L'alerte doit être donnée le plus rapidement possible. Seule la recherche, en moins de 10 secondes, de l'absence de signes de vie est indispensable pour porter le diagnostic d'arrêt cardiaque (AC). La prise du pouls est réservée exclusivement aux professionnels de santé habitués à cette technique.
Dès que le diagnostic d'AC est posé, un appel à l'aide est immédiatement effectué et la réanimation cardiopulmonaire (RCP) est débutée. L'ouverture des voies aériennes et la réalisation de 5 insufflations sont les premiers gestes à effectuer. Ces insufflations durent 1 seconde et doivent permettre au thorax de se soulever. Après 5 insufflations, une évaluation de l'enfant ou du nourrisson est nécessaire en recherchant une reprise de conscience ou de la ventilation. Si ces signes sont négatifs, les compressions thoraciques (CT) doivent immédiatement être commencées.
Pour les enfants comme pour les nourrissons les CT sont effectuées sur la partie inférieure du sternum, au-dessus de l'appendice xiphoïde. La CT doit être suffisante pour comprimer le thorax du tiers de son diamètre antéropostérieur, ce qui correspond à un enfoncement du thorax d'approximativement 4 cm chez le nourrisson et 5 cm chez l'enfant.
Chez le nourrisson, les CT peuvent être effectuées en plaçant les 2 doigts (index et majeur) ou les 2 pouces du sauveteur (les paumes des mains encerclant le thorax) sur la partie inférieure du sternum. La technique à 2 doigts doit être privilégiée si le sauveteur est seul.
Un relâchement complet du thorax est indispensable à la fin de chaque CT. Les CT s'effectuent au rythme de 100 à 120/minute. Elles sont réalisées en alternance avec la ventilation selon le ratio de 15 CT pour 2 insufflations.
La cause respiratoire restant la plus fréquente chez le nourrisson et le jeune enfant l'association ventilation/CT est à privilégier. Malgré tout, si le sauveteur est seul ou n'a pas l'habitude d'effectuer une ventilation, les CT seules peut-être envisagées.
La défibrillation
Pour la défibrillation, les recommandations préconisent 4 J/kg pour le choc initial et les suivants. Les défibrillateurs automatisés peuvent être utilisés chez l'enfant de plus de 1 an mais ils doivent posséder des réducteurs d'énergie, permettant la délivrance d'un choc électrique externe (CEE) entre 50 et 75 joules. Il existe 2 tailles d'électrodes : les électrodes pédiatriques pour les nourrissons < 10 kg, les électrodes adultes pour les > 10 kg.
La RCP spécialisée
Dès que possible de l'oxygène (FiO2 = 1) est administré. L'intubation orotrachéale reste la méthode la plus sûre et la plus efficace pour maintenir la perméabilité des voies aériennes. Une sonde d'intubation à ballonnet est préférable pour limiter les fuites et favoriser la ventilation. La pression dans le ballonnet doit impérativement être vérifiée et ne jamais dépasser 20 cm H2O. Le monitorage de la ventilation par l'EtCO2 aide à confirmer le bon placement de la sonde et l'efficacité des compressions thoraciques. Il est aussi un indicateur précoce de la reprise d'activité cardiaque spontanée (RACS). La SpO2 permet d'adapter la FiO2 au minimum utile pour obtenir une SaO2 > 94 %.
L'obtention d'une voie veineuse périphérique (VVP) chez l'enfant peut se révéler difficile, ainsi la voie intra-osseuse (VIO) doit être privilégiée si une VVP n'est pas obtenue en moins d'une minute. L'adrénaline reste la catécholamine recommandée dans l'AC. La dose à injecter est de 10 µg/kg dès l'obtention d'un accès veineux pour les rythmes non choquables. Si nécessaire cette dose peut être renouvelée toutes les 3 à 5 minutes.
En cas de persistance d'une FV ou d'une TV sans pouls, l'adrénaline doit être injectée après le 3e CCE et renouvelée après chacun des CEE si nécessaire. Simultanément, avec la 1re dose d'adrénaline, une injection d'amiodarone ou de lidocaïne en fonction des pratiques habituelles est réalisée.
La réanimation après RACS
Dès la RACS, un monitorage de la ventilation, du rythme cardiaque, de l'hémodynamique, de la température, de la glycémie doit être établi. En effet, un maintien d'une pression artérielle et d'une fréquence cardiaque normales pour l'âge, d'une température et d'une glycémie normales sont des facteurs influençant positivement le pronostic neurologique de l'enfant. Une recherche de causes curables tel que le pneumothorax, les désordres hydroélectrolytiques, doit aussi être réalisée le plus précocement possible.
Le pronostic neurologique de l'AC dépend de l'âge de l'enfant, de l'étiologie, de la précocité de l'alerte, du rythme initial lors de l'AC, et de la vitesse et de l'efficacité des secours.
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