Un premier bilan du retour des enfants à l’école, dressé début octobre 2020, permet d’établir un état des lieux de l’épidémie à Sars-CoV-2 au sein de la population pédiatrique. « Bonne nouvelle, les résultats pressentis avant la rentrée scolaire se trouvent confirmés : très peu d’enfants sont concernés par le Covid-19 », note la Pr Christèle Gras-Le Guen, la nouvelle présidente de la Société française de pédiatrie. Sur l’ensemble des dépistages réalisés, moins de 5 % des cas positifs concernent des mineurs. Il n’y a donc pas de raison d’interdire aux enfants de fréquenter les crèches ou les écoles, que ce soit sans masque avant six ans ou avec un masque pour les grands. Ces consignes ont d’ailleurs été globalement bien respectées jusqu’ici par les collégiens et les lycéens.
Les plus jeunes sont les moins contaminateurs
Les premières données recueillies après la rentrée des classes en France le confirment : peu nombreux, les jeunes enfants — en crèche, maternelle ou primaire — infectés semblent peu impliqués dans la chaîne de transmission. Les données internationales de la littérature scientifique disponibles depuis la fin de l’été allaient déjà dans ce sens. « Il n’y a eu ni alerte, ni signaux rapportant des cas de contamination entre les enfants ou des enfants aux enseignants. L’enfant est donc peu en cause dans la chaîne de contamination et il l’est d’autant moins qu’il est plus jeune », insiste la Pr Gras-Le Guen.
Cependant, bien que très faible, le risque qu’un jeune contamine un adulte n’est pas nul. C’est pourquoi chaque famille doit bien peser la balance bénéfice-risque avant de confier un jeune enfant à ses grands-parents : leur état de santé (présence de comorbidité) doit être pris en compte.
Majoritairement des formes bénignes
La grande majorité des jeunes enfants présente une forme asymptomatique ou bénigne de Covid-19, de sorte que l’on compte très peu d’enfants hospitalisés pour cette infection. Un observatoire, mis en place en avril pour recenser les cas graves de syndrome post-infectieux, rapporte environ 200 enfants concernés en France (lire p 6). Ces syndromes sont provoqués par une réponse inflammatoire excessive survenant trois à quatre semaines après l’infection aiguë et bénéficient rapidement d’un traitement par immunoglobulines intraveineuses.
Selon les études françaises et britanniques, une surreprésentation des populations Afro-Caribéennes n’est pas exclue parmi les formes graves. En revanche, il n’y a pas de surreprésentation d’enfants porteurs d’une pathologie chronique parmi ceux ayant développé une forme sévère de l’infection. Quelques-uns présentaient une comorbidité, mais ces cas demeurent exceptionnels (cinq décès recensés) et il n’a pas été possible d’en tirer un profil type (il s’agissait de comorbidités très hétérogènes). « Toutes les sociétés savantes ont été sollicitées dès le mois d’avril pour proposer des préconisations pour les enfants porteurs de maladies chroniques (diabète, insuffisances respiratoires, maladies neurologiques, etc.). Elles sont aujourd’hui disponibles sur le site de la Société française de pédiatrie : sauf cas très particulier, ces enfants peuvent suivre les cours à l’école », résume la Pr Gras-Le Guen.
Entretien avec la Pr Christèle Gras-Le Guen, cheffe du service des urgences pédiatriques et pédiatrie générale, hôpital mère enfant, CHU Nantes
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