LA PRÉVENTION de la mort subite du nourrisson en recommandant, voici presque vingt ans (1992), de coucher les nourrissons sur le dos a une conséquence inattendue : l’émergence de plagiocéphalies, aplatissement du crâne au niveau occipital, d’origine positionnelle. Les données sur une éventuelle prise en charge de la déformation, sur ses modalités font l’objet de plusieurs articles dans la revue américaine « The Journal of Craniofacial Surgery »*.
Il est temps de répondre aux questions posées à la fois sur la mort subite du nourrisson, le couchage en décubitus dorsal et la plagiocéphalie, s’inquiète le rédacteur-en-chef de la revue. Il n’est pas certain que la revue y parvienne. Mais elle donne un certain nombre d’informations utiles pour répondre à des parents qui pourraient s’inquiéter.
Un torticolis congénital.
La cause de l’aplatissement vient de l’appui au même endroit, lors du sommeil, d’un crâne en période de développement rapide. Cette croissance est dirigée ailleurs sous la pression d’une force extérieure, dans ce cas précis le matelas. Cependant la déformation a beaucoup plus de risques de survenir chez un bébé dont les mouvements de la tête sont limités. Il s’agit des nouveau-nés atteints d’un torticolis congénital ou d’un retard de développement. Dans ce deuxième cas, il est généralement admis que le trouble du développement est cause de la plagiocéphalie et non le contraire.
Les déformations modérées ne requièrent en général aucun traitement ou alors un simple repositionnement du bébé. La croissance cérébrale tend à rétablir la symétrie du crâne, dès que les forces compressives sont éliminées, expliquent deux médecins de New York, Wojciech Dec et Stephen M. Warren. Les cas les plus sévères répondent au port d’un casque orthopédique qui redirige la croissance osseuse dans les bonnes directions. Mais aucune étude ne confirme leur efficacité. Un éditorialiste annonce même qu’aucun travail ne semble prévu.
Un diagnostic différentiel, enfin, peut être posé avec les synostoses, ces fermetures prématurées d’une ou plusieurs sutures qui, elles, requièrent une prise en charge spécialisée. En cas de doute, les auteurs s’accordent sur la nécessité d’un avis compétent, plutôt que sur la mise en place d’un traitement souvent inutile ou inefficace.
* 3 mars 2011.
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