Infections à Mycoplasma pneumoniae : les deux situations où il faut y penser

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Publié le 22/12/2023

Crédit photo : SCIENCE SOURCE/PHANIE

Comment reconnaître une infection respiratoire à Mycoplasma pneumoniae alors que ses symptômes sont comparables aux symptômes d'autres maladies hivernales ? La Haute Autorité de santé (HAS) publie des réponses rapides destinées aux médecins de ville.

La France connaît en effet depuis cet été, et surtout cet automne, une augmentation inhabituelle d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae, avec notamment une survenue accrue de pneumonies aiguës communautaires. Selon Santé publique France, le nombre de détections par PCR a ainsi augmenté de + 68 % la semaine du 20 novembre, par rapport à la précédente, après des hausses de 9 à 12 % début novembre.

Transmise principalement par gouttelettes, cette bactérie responsable d'angines, de rhinopharyngites ou encore de bronchites peut contaminer les personnes de toutes les tranches d'âge, même si elle touche plus souvent les enfants et les adultes de moins de 40 ans. Elle est à l'origine de 30 à 50 % des pneumonies chez les enfants.

Antibiothérapie par macrolides sans attendre la radio

Dans ses réponses rapides, qui reprennent en grande partie le DGS Urgent du 29 novembre, la HAS recommande de penser à une pneumonie à Mycoplasma pneumoniae :

- devant un tableau de pneumonie aiguë communautaire d’installation progressive parfois accompagnée de signes extra-respiratoires, notamment dermatologiques ou neurologiques ;

- devant une pneumonie aiguë communautaire avec échec d’une antibiothérapie par amoxicilline ou amoxicilline-acide clavulanique à 48 heures-72 heures.

En cas de suspicion clinique forte, une antibiothérapie probabiliste par macrolides (azithromycine ou clarithromycine) doit être commencée sans attendre les résultats de la radiographie de thorax, par ailleurs indiquée pour étayer le diagnostic et rechercher les complications. Il peut y avoir un retard radiologique de 72 heures par rapport au début des symptômes, rappelle la HAS. En revanche, la sérologie est inutile pour le diagnostic à la phase aiguë.

L’évolution sous antibiothérapie, notamment de la fièvre, doit être favorable dans les 48 heures-72 heures, précise la HAS. Dans le cas contraire, le patient doit être réévalué. La toux, elle, peut durer plus longtemps (3 à 4 semaines). Les critères d’hospitalisation sont les mêmes que pour toute pneumonie aiguë communautaire.

Enfin, la HAS rappelle la nécessité du port du masque chirurgical par les malades et les professionnels de santé en période épidémique d'infections respiratoires.


Source : lequotidiendumedecin.fr