L’asthme d’effort
Le sport est globalement indiqué chez l’asthmatique à condition de respecter, pour certains, des contre-indications à adapter selon chaque cas (contre-indication de la plongée sous-marine avec bouteille chez un asthmatique mal équilibré, par exemple).
L’asthme d’effort peut parfois servir de révélateur à un asthme futur ou se déclencher lors d’une activité sportive, plus particulièrement dans une atmosphère froide et sèche. Il peut s’exprimer sous la forme d’une crise typique (dyspnée, sibilances et toux) ou plus atypique : toux, sifflements pulmonaires, dyspnée isolée ou baisse de performance de l’enfant lors de l’activité sportive pouvant parfois être confondue à tort avec un manque de volonté. L’attitude souvent choisie est la réalisation d’un certificat d’exemption de la course d’endurance durant la période scolaire alors qu’il existe des moyens simples de prévenir cet asthme d’effort tel que la pratique d’un échauffement progressif de dix minutes avant l’effort associé à l’administration dans les 10 à 15 minutes qui précèdent l’effort d’un bronchodilatateur. Ces mesures peuvent être appliquées à l’adulte et chez l’enfant en milieu scolaire par l’intermédiaire du projet d’accueil individualisé (PAI) en prévenant parallèlement le professeur d’éducation physique et sportive.
Asthme et équitation
Il y a un intérêt majeur à pratiquer un bilan allergologique chez tout asthmatique notamment s’il pratique ou veut pratiquer l’équitation. Ce bilan, avec des tests cutanés, vise à infirmer ou à confirmer la présence d’une sensibilisation ou d’une allergie avérée non seulement au cheval mais aussi à des moisissures (telles que l’Aspergillus) très souvent présentes dans les écuries. En fonction des résultats, seront préconisées des mesures de prévention ou une interdiction de la pratique de l’équitation. L’immunothérapie spécifique ne trouve pas sa place dans cette indication précise. En cas d’asthme léger, on peut conseiller au cavalier de prendre un antihistaminique et son traitement de fond et d’être toujours en possession « en balade » de son téléphone portable et d’un spray de bronchodilatateur. Une race de chevaux, les bashkir curly ont la « réputation » d’être moins allergisants que les classiques chevaux de selles. Quelques élevages existent en France mais pour l’instant peu d’études cliniques valisées permettent d’affirmer l’absence de risque allergique avec cette race.
Plongée sous-marine
La plongée sous-marine avec bouteille est contre-indiquée chez tout asthmatique excepté les asthmatiques étiquetés « légers » et bien contrôlés par leur traitement. Il est impératif de rappeler à tout asthmatique désirant pratiquer la plongée de façon occasionnelle (initiation dans un club de vacances surtout à l’étranger avec un possible décalage horaire) que le traitement doit toujours être pris systématiquement.
Les critères d’autorisation de la plongée subaquatique de loisir sont régis par des conditions très spécifiques établies par la Commission médicale et de prévention nationale de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM : www.ffessm.fr).
1. Tout asthmatique présentant plus de 6 crises d’asthme par an ou ayant des crises d’asthme graves ou un asthme d’effort ou un asthme au froid ou un asthme nécessitant un traitement de fond n’est pas autorisé à pratiquer la plongée sous-marine avec bouteille.
2. En cas d’asthme intermittent léger, une épreuve fonctionnelle respiratoire avec courbe débit/volume est demandée. Cette courbe doit être strictement normale avec un VEMS supérieur à 90 % de la valeur théorique et VEMS/CVL supérieur à 75 % de la valeur théorique ou VEMS inférieur à 90 % de la valeur théorique et VEMS/CVL supérieur à 75 % de la théorique mais dans les limites d’une variation physiologique démontrée. La courbe débit/volume doit s’accompagner d’une absence de réversibilité du VEMS sous 4 bouffées de bronchodilatateur, de plus de 5 % ou d’augmentation de plus de 200 ml.
Ce protocole d’évaluation doit être effectué systématiquement par un pneumologue ou un médecin habilité par la FFESSM. Le certificat établi par le médecin pneumologue est ensuite transmis au médecin fédéral de plongée qui pourra décider de la non contre-indication de la pratique de la plongée subaquatique avec scaphandre. La natation avec tuba, elle, est par contre autorisée.
D’après un entretien avec le Dr Laurent TETU clinique des voies respiratoires, CHU Rangueil-Larrey Toulouse.
Pas de conflit d’intérêt.
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