Les prix à la pompe ont augmenté en France parce que les pays producteurs de pétrole ont réussi à vendre plus cher le baril du pétrole ; parce que la valeur de l'euro par rapport au dollar (1,14 dollar pour un euro ces jours-ci) a fortement diminué ; et parce que l'Etat, il est vrai, s'acharne à augmenter les taxes sur les carburants. Il a même prévu une nouvelle haussse à partir du 1er janvier. Le gouvernement a voulu principalement aligner le coût du diesel sur celui de l'essence pour éloigner les acheteurs des moteurs polluants. Il justifie ses taxes les plus récentes par sa volonté de faire payer les propriétaires de voitures qui circulent seuls dans leur véhicule, au mépris du credo environnemental.
Mais les prix français ne sont pas, en moyenne, plus élevés que dans le reste de l'Europe. En outre, les automobilistes ne sont pas égaux devant l'essence. Celui qui conduit une 5 CV consomme beaucoup moins que celui qui s'est offert une énorme 4X4 avec lequel il circule en ville pour faire le trajet domicile-bureau. Nous sommes, curieusement, très libres quant au choix du véhicule et à la nature du moteur. Les plus riches d'entre nous se promènent à bord de véhicules lourds, qui consomment beaucoup d'essence, polluent tout autant et ils n'hésitent jamais à prendre des week-ends prolongés à la campagne. Les plus raisonnables n'utilisent leur automobile que quand ils le jugent nécessaire. Libres donc, mais parfaitement inégaux par rapport au coût du kilomètre, pour des raisons, toutefois, plus liées au mode de vie qu'à la condition sociale.
Question de nostalgie
Cette inégalité devant le prix d'un véhicule et devant la consommation de carburant est parfaitement choisie par ceux qui la subissent. L'individu qui a déjà un véhicule électrique n'a aucune raison de participer à la journée du 17 novembre et peut même s'insurger contre une crise dont chacun d'entre nous, par un comportement plus raisonnable, a les moyens d'atténuer les effets. Ce qui fait la force du mouvement anti-taxes, c'est la nostalgie. Celle d'une ère révolue où la voiture était synonyme de liberté, ce qu'elle n'est plus dès lors qu'elle est considérée comme un danger, une atteinte à l'environnement, une contribution à l'effet de serre, une menace pour la santé, un signe non plus de confort et même de bonheur, mais d'arrogance et d'égoïsme. En attendant que soient placées partout des bornes électriques, et pour autant que nous ayons les moyens d'acheter une voiture à batterie, nous avions tout le loisir de modérer la taille du véhicule acheté et de réduire notre consommation. Nous ne l'avons pas tous fait, sans doute parce que beaucoup d'entre nous, hélas, nient le réchauffement de la planète. Pendant que d'autres remarquent que remplacer le moteur à explosion par le moteur électrique, c'est échapper à un risque pour tomber dans l'autre, celui de fabriquer tant de piles que les déchetteries en seraient asphyxiées, et gravement.
Ce qu'il nous faut, c'est une bagnole qui ne pollue pas, qui n'a pas besoin d'être rechargée toutes les cinq minutes, qui ne coûte pas plus qu'une 5 CV, et qui nous emmène partout sans jamais se plaindre, comme naguère, ou plutôt comme autrefois, quand nous étions ivres de liberté, que nous roulions vers l'océan, avec une station-service toutes les cinq minutes sur l'autoroute. L'Etat -et la mairie de Paris- ont tué le rêve avant de nous en offrir un succédané et je me demande pour ma part si l'avenir est vraiment électrique, s'il n'est pas hydrogénique, ou hybride. Le vélo, la marche, l'autobus (électrique) sont de parfaits concepts mais peut-être réservés aux journées ensoleillées et aux jeunes. Ne demandez pas à un papy, celui « qui a une clope au bec et conduit sa voiture », comme dirait Benjamin Griveaux, d'aller en métro à son travail. Il risque de ne pas en revenir, ce qui n'est pas exactement le but de la manœuvre.
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