Dans le Bulletin du cancer, une étude du Dr Didier Debieuvre (« Impact of distance from surgery department on the outcome of patients followed for non-small-cell lung cancer in the respiratory department of nonacademic hospitals: results of the KBP-2010-study ») s'est intéressée à KBP 2010, qui est la plus grosse cohorte prospective mondiale sur le cancer bronchique. KBP 2000, réalisée dans les centres hospitaliers généraux (CHG ou hôpitaux non universitaire) en France, avait colligé 5 667 nouveaux cas de cancer bronchique diagnostiqués en 2000. Quant à KBP 2010, elle en a dénombré 7 051 en 2010.
« Notre objectif était de mesurer l'effet éventuel de la distance entre le centre de chirurgie thoracique et le service de pneumologie où est pris en charge le patient. En effet, suite au Plan Cancer qui a concentré les services de chirurgie thoracique, seuls 23 % des CHG en comptent désormais un ; la distance moyenne entre les services est de 65 km. Or 19 % des patients ont été opérés, soit dans leur hôpital, soit à distance », précise le Dr Debieuvre.
Des résultats rassurants
« Notre étude a montré qu'il n'y avait aucun effet négatif, ni sur l'accès à la chirurgie, ni sur la survie, quel que soit l'endroit où les patients étaient pris en charge en France dans les CHG. Autrement dit, il n'a pas été retrouvé de perte de chance pour les patients français, comme cela avait été montré dans une étude australienne et une autre, britannique. Ces résultats soutiennent donc la stratégie nationale française de fusion et devraient rassurer les patients (et les médecins) craignant de perdre des chances lorsque les services de pneumologie et de chirurgie thoracique sont éloignés. Il faut rappeler que 45 % des cancers bronchiques sont diagnostiqués et pris en charge dans les CHG en France (données INCa). Les études KBP 2000 et 2010 ont permis de voir les progrès en 10 ans en France dans la prise en charge du cancer bronchique, particulièrement dans les CHG, avec un bénéfice en survie significatif pour ces patients (données en cours de publication) ».
Et après ?
« Un KBP 2020 est bien évidemment en cours de préparation : il devrait permettre de mesurer l'effet des thérapies ciblées et de l'immunothérapie sur la survie des cancers bronchiques », conclut le Dr Debieuvre.
D’après une interview du Dr Didier Debieuvre (service de pneumologie, GHRMSA Mulhouse).
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024