Nouvelle convention médicale

Un constat en demi-teinte

Par
Publié le 13/01/2017
convention

convention
Crédit photo : GARO/PHANIE

« Personnellement, je n’aurais pas signé cette nouvelle convention. Certes, il y a quelques mesures intéressantes pour les pneumologues mais le compte n’y est pas. Surtout, c’est clairement une convention faite sur mesure pour les généralistes et qui donne l’impression qu’on veut voir disparaître les spécialités libérales de ville », indique le Dr Bruno Stach, président du syndicat de l’appareil respiratoire (SAR).

Une convention qui divise les professionnels…

« Cette convention est aussi un texte de division. Il provoque une division entre les généralistes et les spécialistes mais aussi les spécialités entre elles. Car certaines sont moins bien loties que d’autres », ajoute-il.

Cette convention a été signée en août par trois syndicats (MG-France, FMF, Bloc) et l’assurance-maladie. Elle vise à mieux coordonner le parcours de soins du patient, toujours sous l’impulsion du médecin traitant.

Une première mesure vise à favoriser un adressage rapide du patient vers le médecin correspondant. « Un pneumologue correspondant qui reçoit ce malade dans les 48 heures aura la possibilité de faire une majoration de 15 € dénommée MCU (Majoration Urgence médecin Correspondant) à partir du 1er janvier 2018. Cette majoration est associable aux actes techniques », précise le Dr Stach 

… et les niveaux de consultations 

La grande nouveauté de la convention concerne la mise de plusieurs niveaux de consultations, certaines étant reconnues comme complexes ou très complexes. La consultation de référence (celle du médecin généraliste) est valorisée de 2 € par le code MMG (Majoration pour Médecin Généraliste) : C (23 €) + MMG (2 €) = 25 € à partir du 1er mai 2017. « Le C reste donc à 23 €, ce qui a une implication sur la tarification avec par exemple sur le C08 qui reste au même tarif », précise le D Stach

Pour la consultation coordonnée et de suivi par le pneumologue correspondant, réalisée dans le parcours de soins, avec retour d'information vers le médecin traitant, la valeur de la MCS (Majoration de Coordination du médecin correspondant) passe à 5 €. Soit Cs (23 €) + MCS (5 €) + MPC (2 €) = 30 € à partir du 1er juillet 2017. Au lieu de 28 € actuellement.

Le texte prévoit donc des consultations avec une majoration pour les patients présentant une pathologie complexe ou instable ou à des situations cliniques comprenant un fort enjeu de santé publique. Un pneumologue pourra délivrer une consultation spécifique valorisée de 16 € pour un asthme destabilisé. Une majoration identique pourra également s’appliquer pour une première consultation spécifique de prise en charge d'une tuberculose ou pour initier en traitement complexe de fibrose pulmonaire ou de mycose pulmonaire. Ces majorations entreront en vigueur en novembre 2017. « L'avis ponctuel de consultant effectué par le médecin spécialiste à la demande explicite du médecin traitant passera à 48 € au 1er octobre 2017 puis 50 € au 1er juin 2018 », précise le Dr Stach 

Des pneumologues parfois exclus de la majoration 

Le texte prévoit aussi des consultations très complexes. Pour le pneumologue, cela concernera notamment la consultation initiale d'information du patient et de mise en place d'une stratégie thérapeutique pour les patients atteints de cancer. Elle sera majorée à hauteur de 30 €, au 1er novembre 2017. « On peut regretter que la majoration de 30 € pour la prise en charge des maladies auto-immunes avec atteinte viscérale ou articulaire, ne soit réservée qu'aux rhumatologues, dermatologues ou un spécialiste en médecine interne. Les pneumologues, qui pourtant les prennent aussi en charge, sont exclus de cette majoration », déplore le Dr Stach. 

La convention prévoit aussi de rémunérer le médecin traitant à hauteur de 1 euro par an et par patient pour l'inscription et l'envoi du Questionnaire Médical (QM) aux programmes SOPHIA concernant actuellement le diabète et l’asthme. « Mais là encore, rien n’est prévu pour le pneumologue. Et on peut aussi regretter qu’aucune date ne soit annoncée pour permettre aux pneumologues de bénéficier des rémunérations sur objectifs de santé publique (ROSP) », indique le Dr Stach.

D’après un entretien avec le Dr Bruno Stach, président du syndicat de l’appareil respiratoire (SAR).

Antoine DALAT

Source : lequotidiendumedecin.fr