Pratiques rhumatologiques 2011

Arthrose et ostéoporose sous les projecteurs

Publié le 20/05/2011
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Crédit photo : BSIP

EN CE QUI concerne l’arthrose, c’est tout d’abord le problème de la viscosupplémentation dans la rhizarthrose qui a été évoqué par le Dr Henri Lellouche (Paris). Alors que l’intérêt de la viscosupplémentation dans la gonarthrose est confirmé, l’utilisation de l’acide hyaluronique dans d’autres localisations arthrosiques fait encore l’objet de nombreuses publications. La rhizarthrose concerne 25 % des femmes ménopausées. Les infiltrations cortisonées et les injections d’acide hyaluronique ont pour but de contrôler les phénomènes douloureux et d’améliorer la fonction.

« L’injection dans l’articulation trapézo-métacarpienne est délicate et nécessite une bonne expérience. Elle doit être réalisée sous contrôle scopique ou échographique pour guider le geste. De 0,5 ml à 0,7 ml de produit sont injectés en utilisant le même protocole que pour le genou : 3 injections à une semaine d’intervalle avec une évaluation à 6-8 semaines », a expliqué le Dr Henri Lellouche. « Il s’agit d’un moyen thérapeutique supplémentaire à inclure dans nos pratiques sans oublier d’associer le port d’orthèses lors des poussées douloureuses. »

Autre question d’actualité : que penser du thermalisme pour le traitement de l’arthrose ? L’étude clinique « Thermarthrose » financée par l’AFRETH, conduite dans trois stations thermales (Dax, Aix les Bains, Balaruc) sur 462 patients souffrant de gonarthrose, montre des résultats très favorables. Le principal critère de jugement était l’amélioration de la douleur et des capacités fonctionnelles. À six mois, 50,8 % des patients du groupe curiste sont améliorés contre seulement 36,4 % dans le groupe témoin. À neuf mois, l’amélioration de la douleur et de la fonction est encore plus nette en faveur du traitement thermal (53,8 % des patients versus 35,8 %).

Enfin, les nouvelles pistes de recherche ont été évoquées : inhibition des métalloprotéases, utilisation des anti-TNF dans l’arthrose digitale, du ranélate de strontium dans la gonarthrose, de thérapies cellulaires…

L’ostéoformation montrée grâce aux biopsies osseuses.

Une autre avancée dans la démonstration de l’efficacité des traitements dans l’ostéoporose concerne le développement d’études histomorphométriques. Les résultats de l’étude des Prs P. Chavassieux et R. Chapuriat (Lyon) présentée lors du dernier congrès ECCEO ont ainsi été rapportés. Cette étude multicentrique portant sur 268 patients a comparé les effets sur l’ostéoformation du ranélate de strontium (2 g/j) et de l’alendronate (70 mg/semaine) par comparaison de biopsies osseuses effectuées à l’inclusion, à six et douze mois de traitement. Le critère principal était les surfaces de minéralisation (MS/BS) les taux de formation osseuse et d’apposition minérale. Tous ont été significativement plus élevés sous ranélate de strontium. L’intérêt de la vertébroplastie et de la cyphoplastie à ballonnet a également été discuté. « Ces deux techniques complémentaires se développent. Elles permettent d’améliorer la prise en charge des fractures par tassement vertébral (effet antalgique puissant et amélioration de la qualité de vie », a déclaré le Dr Pierre-Yves Chouc (Martigues).

Échographie dans les rhumatismes inflammatoires.

Enfin, en ce qui concerne les rhumatismes inflammatoires, le Pr Alain Cantagrel (Toulouse) a insisté sur les avantages de l’échographie qui occupe une place de plus en plus importante en médecine libérale aussi bien dans le diagnostic que dans le suivi, et sur le risque de parodontites.

Emission organisée par Servier avec la participation du Dr Pascal Richette (Paris), du Dr Henri Lellouche (Paris), du Pr Maurice Audran (Angers), du Dr Pierre-Yves Chouc (Martigues), du Pr Alain Cantagrel (Toulouse) et du Dr Jeanne Charrin (Lyon).

 CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8967