Chez les patients âgés chuteurs

La biothérapie du muscle !

Publié le 11/12/2014
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La myostatine est un facteur de croissance qui limite la croissance des fibres musculaires. Benichou et al (1) ont réalisé une étude multicentrique randomisée de phase 2 versus placebo testant l’effet d’un anticorps monoclonal anti-myostatine LY2495655 sur la masse maigre appendiculaire et sur les performances physiques des sujets âgés chuteurs avec faiblesse musculaire. Ont été inclus 201 patients de plus de 75 ans ayant chuté au moins une fois dans l’année précédente et ayant une force de préhension ≤ 37 kg pour les hommes et ≤ 21 kg pour les femmes avec un temps de plus de 12 secondes au test des 5 levers d’une chaise sans l’aide des mains. L’anticorps antimyostatine a été injecté à raison de 3 sous-cutanées toutes les 4 semaines pendant 20 semaines avec une période d’observation supplémentaire de 16 semaines. Le critère principal de cet essai a été la variation à 6 mois de la masse maigre appendiculaire, les critères secondaires étant des tests de performance physique, la force de préhension ou la survenue d’une nouvelle chute. À 6 mois, la masse maigre appendiculaire était significativement plus élevée de 0,43 kg chez les patients traités par anticorps antimyostatine par rapport au groupe placebo (+ 2,5 % ; p ‹ 0,001), avec une amélioration constatée des performances physiques nécessitant une grande puissance musculaire, mais sans différence pour le nombre de chutes, ni pour le nombre de fractures rapportées.

Le principal effet indésirable était une réaction au site d’injection constatée chez 30 % des patients sous anticorps antimyostatine, mais ne conduisant à l’arrêt du traitement que chez 2 patients. À noter malgré tout, plus de sortie d’étude chez les patients traités par anticorps antimyostatine.

Au total, cet anticorps antimyostatine pourrait être intéressant chez les sujets sarcopéniques chuteurs mais il faudra attendre la phase 3 avec un plus grand nombre de sujets à suivi prolongé, pour savoir si cette amélioration de la masse maigre est associée à une diminution du nombre de chutes et peut-être des fractures.

CHRU Strasbourg

(1) Abstract 1011

Dr Rose-Marie Javier

Source : Congrès spécialiste