Ostéoporose postménopausique

La combinaison gagnante d’une bithérapie

Publié le 16/05/2013
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Les traitements de l’ostéoporose comprennent des médicaments anaboliques et des anticataboliques.

Le tériparatide (anabolique) comprend 34 acides aminés de l’hormone parathyroïde. Administré par injections, il accroît la densité minérale osseuse du rachis et est associé à une réduction du risque des fractures vertébrales et non vertébrales. Le dénosumab (anticatabolique) est un anticorps monoclonal qui bloque la fonction d’un récepteur RANKL nécessaire aux ostéoclastes, et de ce fait inhibe la résorption de l’os.

Tsai et coll. décrivent l’étude menée chez 100 femmes ménopausées présentant une ostéoporose. Elles ont reçu soit 20 µg quotidiens de tériparatide, soit 60 mg de dénosumab tous les six mois, soit les deux. L’effet a été jugé sur la densité minérale osseuse (DMO) rachidienne. L’association des deux médicaments a apporté une augmentation de 9,1 % de cette DMO, comparativement au tériparatide seul (+ 6,2 %) et au dénosumab seul (+3,3 %).

Les DMO du col fémoral et de la hanche s’améliorent également davantage avec l’association des deux traitements qu’avec chacun d’entre eux.

« L’association du tériparatide et du dénosumab apparaît plus prometteuse que la combinaison de l’acide zolédronique et du tériparatide. » Le dénosumab supprime à la fois la résoprtion et la formation osseuses. Mais le dénosumab et le tériparatide en conjonction suppriment moins la formation osseuse, ce qui pourrait expliquer l’effet accru sur la DMO. « L’amélioration de 5 % de la densité minérale totale au niveau de la hanche sur 12 mois est particulièrement impressionnante », apprécie un commentateur.

Il n’existe pas actuellement de traitement approuvé qui restaure l’intégrité normale de l’os une fois l’ostéoporose établie. Les options pour les personnes souffrant d’une ostéoporose sévère sont limitées. Cette combinaison pourrait apporter un renouveau du traitement. Mais elle doit être étudiée plus avant. Reste-t-elle efficace après 12 mois ? À 12 mois les concentrations du marqueur de la formation osseuse PINP ne sont pas différentes entre le groupe ayant eu la combinaison thérapeutique et celui n’ayant eu que le dénosumab.

The Lancet, 15 mai 2013.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9242