Ostéoporose et prévention des fractures à Metz

Médecins et pharmaciens associés dans le projet SIOUX

Publié le 04/11/2013
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Crédit photo : PHANIE

DE NOTRE CORRESPONDANT

RHUMATOLOGUE à Metz et coordinateur de ce projet, le Dr Didier Poivret rappelle que les traitements préventifs du risque de fracture sont souvent jugés contraignants par les patients ostéoporotiques, qui n’en comprennent pas toujours l’intérêt. Résultat, alors qu’ils doivent être pris pendant au moins trois ans pour être efficaces, ils sont abandonnés au bout d’un an par la moitié des patients, et par plus des quatre cinquièmes d’entre eux au bout de trois ans. Pour lutter contre ce « gâchis » médical, mais aussi économique, les Unions Régionales des Professionnels de Santé « médecins » et « pharmaciens » (URPS) de Lorraine ont développé un projet associant les deux professions. Le projet « SIOUX » ( Suivi intégré de l’ostéoporose par les URPS-X) concerne déjà 44 patients et en inclura 80 de plus d’ici 2015. Il est financé par l’ARS de Lorraine et par les URPS.

Lorsqu’un patient à risque est repéré, soit à l’issue d’une première fracture, soit dans le cadre d’une consultation en rhumatologie ou chez le généraliste, il peut être invité à entrer dans le réseau, le suivi étant alors assuré par son médecin et son pharmacien habituel.

Un carnet de suivi.

Dans un premier temps, le patient bénéficie d’une après-midi d’ETP à l’hôpital Mercy de Metz. Il y découvre la nécessité de suivre le traitement pendant une période longue mais aussi de changer de mode de vie : consommation quotidienne de 4 produits laitiers, maintien d’une activité physique adaptée et maintien de l’équilibre au sol. Ensuite, l’équipe d’ETP remet au patient un carnet de suivi comprenant deux séries de 6 questionnaires destinés à être remplis alternativement avec son médecin et son pharmacien, à raison de 2 questionnaires par an et par professionnel, pendant trois ans. Les médecins et les pharmaciens touchent chacun un honoraire de 20 euros par questionnaire rempli, soit au maximum 40 euros par an et par patient.

Le système des questionnaires, remplis tantôt avec le médecin et tantôt avec le pharmacien, permet un suivi trimestriel du traitement. Généraliste à Pont-à-Mousson et responsable de l’ETP au sein de l’URPS-médecins de Lorraine, le Dr Mustapha Moulla explique que les médecins sont souvent trop mal informés sur le devenir des traitements qu’ils prescrivent. Ici au contraire, les patients sont suivis tous les trois mois par un professionnel formé, qui s’assure de la continuité du traitement médicamenteux et du respect des changements de mode de vie. Si le pharmacien détecte un problème d’adhésion, il contacte le médecin pour rechercher une solution, et dans tous les cas indique le problème dans le carnet de suivi. Pour le Dr Moulla, cette coopération inscrit le patient dans une structure régulière et apprend aux médecins et aux pharmaciens à travailler ensemble, alors qu’ils n’ont pas assez l’habitude de ces échanges. Selon lui en effet, « on ne peut améliorer l’adhésion qu’en s’y mettant à plusieurs ».

 DENIS DURAND DE BOUSINGEN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9277