« Il n’y avait pas jusqu’à présent d’étude comparant en face-à-face un anti-IL17 et un anti-TNF », explique le Pr Arnaud Constantin, chef de service de rhumatologie du CHU de Purpan (Toulouse). L’étude randomisée SPIRIT-H2H a donc, pour la première fois, comparé directement deux biothérapies, utilisées aux posologies recommandées par l’AMM, dans le rhumatisme psoriasique. Menée pendant 52 semaines, elle a évalué l’efficacité et la tolérance de l’ixékizumab (anti-IL17) par rapport à l’adalimumab (anti-TNF) chez 566 patients naïfs de traitement biologique (bDMARDs).
Un bénéfice supérieur sur l’atteinte cutanée
À la semaine 24, l’ixékizumab (IXE) se montre supérieur à l’adalimumab (ADA) sur l’objectif principal de l’étude, c’est-à-dire l’atteinte simultanée du taux de réponse ACR50 (amélioration d’au moins 50 % des composantes du critère de l’American College of Rheumatology) et de la réponse PASI 100 (amélioration de 100 % du Psoriasis Area severity Index) : 36 % versus 28 % (p < 0,05).
« Quand on prend les deux indices séparément, on a une non-infériorité sur les manifestations rhumatologiques et une supériorité de l’ixékizumab sur l’atteinte cutanée », détaille le Pr Constantin. En effet, les deux objectifs secondaires de l’essai ont également été atteints. Ainsi, à la semaine 24, l’IXE s’est montré non-inférieur à l’ADA sur le taux de réponse ACR50 (51 % vs 47 %) mais supérieur sur la réponse PASI 100 (60 % vs 47 %, p = 0,001).
Sur les indices composites de rémission, l’IXE était significativement supérieur au niveau du score d’activité minimale de la maladie (MDA) : 48 % des patients sous IXE avaient une MDA contre 35 % sous ADA. Pour les atteintes articulaires, le résultat était également en faveur de l’IXE sur le critère DAPSA (Disease Activity for PSoriatic Arthritis) ≤ 4 : 27 % vs 18 %.
Concernant les douleurs périphériques, l’IXE montrait un bénéfice supérieur à l’ADA au niveau des enthésites (score SPARCC = 0 : 57 % vs 45 %) et équivalent sur les dactylites (score LDI-B = 0 : 88 % vs 93 %).
Un profil de tolérance similaire
À 24 semaines, au moins un effet indésirable sous traitement était rapporté chez 70 % des patients sous IXE et 61 % sous ADA. Il s’agissait plus fréquemment d’infections (36 % IXE vs 31 % ADA) et de réactions au site d’injection (9,5 % vs 3,2 %). Des évènements secondaires graves étaient observés chez 3,5 % des patients traités par IXE et 8,5 % de ceux recevant de l’ADA.
D’après la conférence de presse du laboratoire Lilly, le 18 juin 2019
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