Les lombalgies discovertébrales communes restent aujourd’hui l’objet de préoccupations importantes. Elles sont fréquentes, à l’origine de souffrances variables, parfois d’inquiétudes, d’une limitation d’activité, d’une exclusion professionnelle, d’une perte de revenu. Le plus souvent anodines, elles n’en déterminent pas moins un handicap lourd et complexe chez certains patients. À l’échelon planétaire, elles sont la première cause d’incapacité, calculée en nombre d’années de vie passées avec incapacité. La fréquence et les conséquences des lombalgies discovertébrales communes sont également problématiques dans une perspective collective, sociétale ou assurantielle, à cause bien entendu des coûts à traiter, au sens large, mais surtout de l’indemnisation de l’incapacité et de la perte de productivité. Ces conséquences sont aujourd’hui de mieux en mieux caractérisées.
Une sensibilisation à l’activité physique adaptée
Ce constat ne peut qu’inciter à la réflexion et à la réplique. Celle-ci s’entend comme un vaste ensemble de mesures de prévention, d’interventions et d’optimisation stratégique dans des champs non seulement médicaux, mais aussi sociaux, éducatifs et professionnels, impliquant les différentes parties prenantes. La campagne actuelle sur le mal de dos est donc constitutive de la réplique. Il s’agit d’une campagne grand public, voulue par l’Assurance-maladie, en collaboration avec les associations et sociétés savantes de premier plan que sont le Collège de la médecine générale, la Société française de médecine du travail, la Société française de rhumatologie, la Société française de médecine physique et de réadaptation, le Collège de la masso-kinésithérapie et l’Association française de lutte antirhumatismale. On peut penser qu’un tel concert d’opinions autorisées et convergentes, tranchant avec la masse d’informations non contrôlées et parfois contradictoires à la portée de tous quand il s’agit de lombalgie, trouve écho auprès du grand public.
« Mal de dos ? le bon traitement, c’est le mouvement ! », tel est le slogan de cette campagne d’information et de prévention. Les messages clés, fondés sur la prise en compte de facteurs de chronicité fréquents bien établis et de résultats thérapeutiques reposant sur un haut niveau de preuve, visent avant tout la réassurance des personnes souffrant de lombalgie discovertébrale commune et à promouvoir l’activité physique adaptée. La dédramatisation est effectivement un élément essentiel dans la prise en charge des lombalgies discovertébrales communes, et l’évitement du repos systématique un moteur de récupération. On peut à nouveau penser que ce ciblage et la simplicité des messages portés par cette campagne soient un gage d’assimilation par le plus grand nombre.
Une large diffusion du message
L’expérience montre toutefois que les qualités intrinsèques d’une campagne d’information et de prévention ne sont pas les seuls facteurs de succès. Les vecteurs et l’ampleur de la diffusion sont ici essentiels, et ont été l’objet d’une attention particulière. Cette campagne, lancée en novembre 2017, est portée par différents médias audiovisuels nationaux grand public, la presse écrite et le Net. Elle occupe également les espaces publics des grandes villes sous forme d’affiches et d’écrans animés. Sa diffusion a été programmée par vagues successives. De petits livrets illustrés, simples et pratiques sont à disposition du grand public. L’application mobile Activ’dos, guide pour la pratique de l’activité physique, est également disponible sur smartphone. La campagne prévoit aussi, à destination des professionnels de santé concernés par la lombalgie, une brochure de sensibilisation, fournissant les résultats d’une étude récente de l’Assurance-maladie et reprenant les recommandations de bonnes pratiques, totalement en phase avec les messages destinés au grand public.
La campagne actuelle sur le mal de dos, visible et lisible, agissant sur des leviers déterminants, est donc un moyen crédible de minimisation des conséquences des lombalgies discovertébrales communes dans la population générale. Elle constitue également une aide pour les professionnels de santé dans la prise en charge de cette affection.
Services de rhumatologie, médecine physique et de réadaptation, hôpital Lariboisière - Fernand-Widal, Paris, université Paris 7
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