Cancer de la prostate

Assurer la protection de l’os

Publié le 19/05/2016
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Les traitements protecteurs osseux freinent la résorption osseuse provoquée par les ostéoclastes qui sont les cellules responsables de la dégradation osseuse. Ils aident à renforcer l’os et sont donc indiqués pour réduire le risque de développer des complications osseuses chez les patients atteints de métastases osseuses de tumeurs solides. Pour le cancer de la prostate, étant donné le tropisme particulier de cette néoplasie pour le tissu osseux, ces traitements seront donc particulièrement indiqués et auront une action en synergie avec les autres traitements du cancer sur la prévention des complications osseuses. Essentiellement, deux classes de molécules peuvent être utilisées dans cette indication de protection de l’os d’une part les bisphosphonates, en particulier l’acide zolédronique, d’autre part, les inhibiteurs du rank-ligand avec le dénosumab.

L’acide zolédronique a été le premier utilisé dans cette indication avec un avis de la commission de transparence rendu en 2003. Administré par voie intraveineuse à la dose de 4 mg toutes les 3 à 4 semaines, ce produit permet une réduction de 10 % de la proportion des patients avec une complication osseuse.

Le dénosumab, qui est un anticorps monoclonal doté d’un haut degré d’affinité pour le ligand du RANK, s’est montré supérieur à l’acide zolédronique dans une étude de phase 3. Il est, dans cette indication, administré par voie sous-cutanée à la posologie de 120 mg toutes 4 semaines.

Les deux types de traitements doivent être associés à une supplémentation en vitamine D et calcium.

Vérifier l'état dentaire avant le traitement

Les deux effets secondaires de l’acide zolédrolique et du dénosumab les plus fréquemment rapportés sont une hypocalcémie et une ostéonécrose de la mâchoire. Cette dernière complication qui peut être grave doit être prévenue par une vérification de l’état dentaire avant la prescription de ces thérapeutiques. Au cours des essais cliniques, l'incidence des ostéonécroses de la mâchoire a été plus élevée lors des durées d'exposition plus longues.

CHU Clermont-Ferrand

Pr Laurent Guy

Source : Bilan Spécialiste