L’ insuffisance rénale terminale chez les patients atteints de fibrillation auriculaire est un facteur de très mauvais pronostic, car ces deux pathologies se potentialiser. Si la warfarine a démontré son efficacité dans l’indication de la fibrillation atriale, son intérêt est plus discuté chez les patients insuffisants rénaux qui étaient systématiquement exclus des essais cliniques.
Dans une étude observationnelle suédoise publiée dans le JAMA, Juan Jesús Carrero et ses collègues de l’institut Karolinska, à Stockholm montrent que le risque de décès, d’infarctus et d’AVC est plus faible à un an chez les patients insuffisants rénaux enn arythmie traités par warfarine. Les auteurs se sont basés sur les données de 24 000 patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde, rassemblées dans le registre hospitalier suédois SWEDEHEART. Ces patients ont été sélectionnés parce que l’on connaissait leur niveau de créatinine. La warfarine avait été prescrite à 21,8 % d’entre eux.
Une baisse significative pour les IR les moins sévères
Les ont classé leurs patients en fonction de leurs clairances. Le calcul de cette dernière a été réalisé en utilisant la formule MDRD (Modification of Diet in Renal Disease) qui tient compte de l’âge, du sexe et de la créatinémie. Parmi les patients à qui l’on avait prescrit de la warfarine, 51,7 % avaient une insuffisance rénale caractérisée par un débit de filtration glomérulaire inférieur à 60 ml/min/1,73 m2.
La prescription de warfarine était associée à une diminution de 27 % du risque de décès et de réadmission pour un nouvel infarctus ou un AVC chez les patients dont la clairance était comprise entre 15 et 60 ml/min/1,73 m2. Chez les patients dont la clairance est inférieure à 15 ml/min/1,73 m2, la diminution du risque n’était que de 16 % et n’était pas statistiquement significative. Le risque de saignement quant à lui n’était pas significativement plus élevé chez les patients insuffisants rénaux sous warfarine que chez les autres, quelle que soit la sévérité de l’insuffisance rénale. « Nos résultats suggèrent de ne pas priver nos patients cardiaques de warfarine sous prétexte qu’ils font de l’insuffisance rénale », estiment les auteurs dans leur discussion. Ils précisent toutefois que « la nature observationnelle de notre étude ne permet pas d’en déduire des recommandations. »
Juan Jesús Carrero et all, Warfarin, Kidney Dysfunction, and outcomes Following Acute Infarction in Patients With Atrial Fibrillation, JAMA, 5 mars 2014, Volume 311, Numéro 9
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024