Tout patient lithiasique doit être pris en charge afin de corriger les facteurs favorisants et éviter la récidive de calcul rénal. Lorsque son recueil est possible, l’analyse morphologique du calcul par spectrophotométrie à infrarouge peut être très informative.
Un bilan biologique a minima est impératif, un à deux mois après l’épisode aigu ou geste chirurgical. Il a récemment été simplifié (1).
Le bilan sanguin comprend le dosage de la créatininémie pour évaluer la fonction rénale, de la calcémie pour dépister une hyperparathyroïdie, de l’uricémie et de la glycémie à jeun (syndrome métabolique, diabète de type 2).
Un recueil des urines de 24 heures est également systématique et vise à analyser 6 éléments.
En premier lieu la créatininurie, qui reflète la qualité du recueil, indispensable pour interpréter les résultats. Elle doit être conforme au poids et comprise entre 20 et 25 mg/kg/24 heures chez l’homme et entre 15 et 20 mg/kg/24 heures chez la femme.
La diurèse doit être› 2 litres/24 heures. Si elle est inférieure, le patient doit être informé de son caractère insuffisant et de la nécessité de boire plus.
La calciurie est normalement de 0,1 mmol/kg/24 heures. Elle doit être interprétée en tenant compte de la diurèse (possibilité d’hypercalciurie de concentration en cas de diurèse ‹ 2 litres/24 heures).
L’urée urinaire des 24 heures témoigne de l’apport en protéines animales, qui sont lithogènes. Sa valeur en grammes multipliée par un facteur 3,5 donne la quantité de protéines absorbées. Elle doit être ‹ 1,2 g/kg/jour chez un patient lithiasique.
Le sodium urinaire des 24 heures doit être ‹ 150 mmol. La valeur de la natriurèse des 24 heures en mmol divisée par 17 donne la quantité de sel consommé en grammes quotidiennement (maximum recommandé 7-8 g/litres soit 150 mmol de natriurèse). Enfin, l’acide urique des 24 heures doit être ‹ 700 mg chez l’homme et 600 mg chez la femme. Des valeurs supérieures sont lithogènes.
Ne pas passer à côté d’une hyperparathyroïdie
L’examen des urines fraîches permet de mesurer le pH, qui peut orienter vers l’origine du calcul (lithiase urique s’il est acide, possible cause infectieuse s’il est alcalin) et la densité des urines. Une valeur› 1 025 fait évoquer une mauvaise répartition des boissons sur le nycthémère. Un examen cytobactériologique des urines est également systématique pour éliminer une infection urinaire susceptible de perturber le bilan.
Enfin, une cristallurie peut être demandée dans un laboratoire équipé si le calcul n’a pas pu être recueilli. Il existe en effet une bonne corrélation entre les cristaux et la nature du calcul.
«Ce premier bilan, peu coûteux, est très informatif, souligne le Dr Paul Meria. Il constitue un bon témoin des habitudes alimentaires et permet de repérer des erreurs hygiénodiététiques (le plus souvent alimentation trop riche et boissons insuffisantes) et de ne pas passer à côté d’une hyperparathyroïdie. Afin d’aider les praticiens dans leur exercice quotidien, le Comité lithiase de l’Association française d’urologie a développé une application iphone, disponible sur le site urofrance (2). L’enquête alimentaire, autre temps important de la prise en charge du patient lithiasique, est orientée par les données du bilan biologique. »
(1) Haymann J-P, et al. Prog Urol 2014;24(1):9-12. doi: 10.1016/j.purol.2013.06.014. Epub 2013 Jul 29
(2) www.urofrance. org/fileadmin/applications/bilan-lithiase-urinaire/index
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024