Le cancer du foie est le 6e cancer le plus fréquent en France et la 3e cause de mortalité par cancer, avec un taux global de survie à cinq ans de 18 % (vs 50 % pour les patients éligibles à la chirurgie). 90 % des cancers hépatiques sont des carcinomes hépatocellulaires (ou CHC) qui surviennent en grande majorité sur cirrhose hépatique.
L’enjeu est de pouvoir agir en amont en repérant les patients à risque, en leur proposant un suivi adapté pour prévenir la progression d’une éventuelle cirrhose et détecter un CHC au stade précoce le cas échéant. En 2022, l’Inca a publié des fiches pratiques pour accompagner les généralistes dans cette démarche.
Si l’alcool est le principal facteur de risque de cancer du foie, d’autres éléments sont à rechercher : facteurs de risque de stéatose hépatique (surpoids ou obésité, DT2) et infections chroniques VHB/VHC.
Chez les patients à risque, un premier bilan biologique est préconisé avec NFS – plaquettes/bilirubine totale, ALAT-ASAT-GGT-PAL/EPP/temps de Quick/glycémie/EAL/ferritinémie/coefficient de saturation de la transferrine/Ag HBs, Ac anti-HBS, Ac anti-HBc/Ac anti-VHC.
À ce stade, la détection d’une hépatite virale engage à adresser le patient à un spécialiste.
En cas de facteurs de risque métabolique et/ou de consommation excessive d’alcool, le score FIB-4 pourra être calculé à partir de l’âge, du bilan hépatique et des plaquettes. Un FIB-4 < 1,3 écarte une maladie chronique du foie, entre 1,3 et 2,67 une surveillance à un an est nécessaire tandis qu’un score > 2,67 traduit un fort risque de fibrose hépatique avancée et impose un parcours de soins spécifique après avoir été complété par une mesure d’élasticité hépatique par Fibroscan. Un score inférieur à 8kPa élimine une maladie chronique du foie tandis qu’un score au-delà nécessite la réalisation d’un test Fibrotest ou d’un fibromètre (non pris en charge par l’Assurance-maladie) pour déterminer le stade de fibrose. Cette approche reste imparfaite avec des faux négatifs (diabétiques).
« Les patients atteints de cirrhose requièrent un dépistage du cancer primitif du foie, afin d’améliorer la survie par une échographie abdominale et un dosage de l’alpha-fœtoprotéine tous les six mois », recommande la Pr Nathalie Carrié (AP-HP). Pourront s’y ajouter un bilan sanguin annuel incluant TP et albuminémie ainsi que la recherche de varices œsophagiennes. Le patient sera vu par un hépatologue une fois par an.
Article précédent
Bon usage des antibiotiques, connaissez-vous les CRAtb ?
Article suivant
SMS Congrès CMGF 2024
Médecine générale : un nouveau référentiel métier pour 2025
Contraception masculine : répondre aux demandes
Dépistage des cancers, comment faire mieux ?
Addictologie : peu de vraies urgences en médecine générale
Bon usage des antibiotiques, connaissez-vous les CRAtb ?
Cancer du foie, agir en amont
SMS Congrès CMGF 2024
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation