Rhumatologie

De nouveaux éclairages sur le processus arthrosique

Publié le 11/09/2009
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La recherche fondamentale élucide le mode d’action des chondroprotecteurs sur les cytokines intervenant dans la pathogenèse de l’arthrose.

Crédit photo : ©JOUBERT/PHANIE

Présentés à l'occasion du dernier congrès de l'Eular (European League Against Rheumatism), les récents développements de la recherche sur l'arthrose ont montré que des modifications à la fois morphologiques, métaboliques et biochimiques sont impliquées dans le processus arthrosique. Chez les patients obèses, ces modifications morphologiques restent liées à une action mécanique sur le cartilage et l'os du fait du poids, en particulier au niveau des hanches et des genoux.

Mais, selon le Pr Francis Berenbaum, rhumatologue à l'hôpital Saint-Antoine (Paris), les adipocytes interviendraient eux-mêmes dans ces modifications, par le biais des cytokines (adipokines) qu'ils sécrètent, ce mécanimse apportant ainsi un nouvel éclairage sur l'implication d'une voie métabolique dans la constitution de l'arthrose.

Une autre hypothèse métabolique serait que l'obésité aurait un impact vasculaire global par le biais de l'athérome qui se répercuterait au niveau de la vascularisation des articulations en favorisant la dégénérescence ostéocartilagineuse. Ces hypothèses pourraient expliquer la plus grande fréquence d'arthrose digitale chez les patients obèses où l'effet mécanique du poids n'est pas impliqué.

Inhibition de l'Interleukine 1

Enfin, sur un plan biochimique, plusieurs études ont démontré que la cytokine catabolique Interleukine 1 intervient dans le processus de dégradation du cartilage, contrebalancée par d’autres voies anaboliques de synthèse de chondrocytes par des cytokines modulatrices.

L’inhibition de cette voie catabolique de l’interleukine 1 permettrait d’une part de ralentir la dégradation du cartilage et d’autre part, par le biais des facteurs de croissance (transforming growth factor bêta), de favoriser la réparation du cartilage en augmentant et en régulant ces facteurs de croissance.

C’est le mécanisme proposé pour expliquer l’action chondroprotectrice de la diacerhéine, inhibiteur de l’interleukine 1, qui a fait l’objet d’une étude versus placebo sur une durée de 3 ans dans le cadre de l’étude ECHODIAH, montrant un effet structuro-modulateur significatif.

Symposium Satellite laboratoires Negma/TRB Chemedica
Dr Jean-Pierre Rageau

Source : lequotidiendumedecin.fr