La surveillance médicale prend fin autour de Bégin, mais la mobilisation contre l’épidémie se poursuit en France. Et se traduit par de nouvelles annonces. À la tête de la coordination interministérielle de lutte contre Ebola, le Professeur Jean-François Delfraissy a soumis ce matin au Président de la République un « plan global de lutte contre la maladie en France et en Afrique de l’Ouest ». Approuvé par François Hollande, ce dispositif prévoit « un premier essai thérapeutique mondial coordonné par l’Inserm en Guinée à partir de la mi-novembre ». Il comprend également l’évaluation de tests de diagnostic rapide mis au point par des entreprises françaises de biotechnologie et présentés la semaine dernière. Ce plan comporte un volet financier avec un engagement immédiat à hauteur de 20 millions d’euros. Et un chapitre pratique avec l’ouverture, à la mi-novembre, de 200 lits de soins en Guinée forestière. Gérés par la Croix rouge française, certains prendront en charge des personnels soignants. Enfin, deux centres de formation des soignants devraient être ouverts, l’un en France, l’autre en Guinée.
Touraine annoncer la fin de la surveillance à Bégin
Plus tôt dans la matinée de mardi, Marisol Touraine a annoncé la fin de la surveillance médicale à laquelle étaient soumis les soignants qui ont été en contact avec l'infirmière française rapatriée en septembre du Liberia après avoir été contaminée par le virus Ebola s’est achevé. "Le suivi a pris fin pendant ce week-end et donc je suis en mesure de vous dire ce matin que l'équipe médicale qui a pris en charge la jeune infirmière de Médecins sans Frontières n'est plus suivie et que tout s'est très bien passé", a indiqué la ministre de la Santé sur France 2. "Nous avons suivi quotidiennement chacune, chacun des 70 soignants qui ont été en contact avec cette jeune infirmière malade", a précisé la ministre de la Santé. La jeune infirmière de Médecins sans Frontières (MSF), seule malade française atteinte d'Ebola à ce jour, avait été rapatriée le 19 septembre en France. Prise en charge à l'hôpital d'instruction des armées Bégin de Saint-Mandé, près de Paris, elle était sortie, guérie, début octobre.
"Le risque zéro n'existe pas et la France s'est préparée depuis le début de l'épidémie", a poursuivi la ministre de la Santé, assurant que, "depuis huit mois, progressivement est montée en puissance l'organisation de notre système de santé pour prendre en charge, le cas échéant, un malade d'Ebola". Sur un total de 480 "signalements" pour Ebola répertoriés par l'Institut de veille sanitaire (InVS) depuis juin en France, 17 cas ont été classés comme "cas possibles", mais aucun d'entre eux ne s'est avéré positif, avait indiqué la semaine dernière le Dr François Bourdillon, à la tête de cet institut.
L’Espagne peut commencer à souffler
Soulagement aussi en Espagne où l'ensemble des personnes qui avaient été hospitalisées à Madrid par précaution suite à des contacts avec une aide-soignante ayant contracté Ebola ont pu sortir lundi à l'issue d'une période d'observation de 21 jours. Onze personnes ont quitté l'hôpital Carlos III de Madrid, où l'aide-soignante Teresa Romero, qui a réussi à surmonter l'infection, avait été admise le 6 octobre, a précisé une porte-parole de l'hôpital lundi soir. Parmi elles se trouvent notamment Javier Limon, son mari, et aussi Juan Manuel Parra, un médecin urgentiste qui l'avait traitée sans protection particulière à l'hôpital d'Alcorcon (banlieue sud de Madrid) où elle avait été amenée par une ambulance. "C'était dur, mais c'est terminé. Tout s'est bien terminé (...) Teresa va mieux et c'est notre plus grande joie", a déclaré ce médecin à la presse en quittant l'hôpital. Teresa Romero, 44 ans, était la première personne infectée par Ebola hors d'Afrique. Elle est encore hospitalisée pour surmonter les effets "collatéraux" de l'infection, notamment sur ses poumons. Selon les autorités, il faudra cependant encore attendre 42 jours à compter du 21 octobre, date du quatrième test négatif pour Ebola dans le cas de Teresa Romero, pour pouvoir déclarer officiellement que l'Espagne est libérée d'Ebola.
Les USA s’inquiètent
Aux Etats-Unis en revanche, après la découverte d'un premier cas d'Ebola chez un médecin à New York, les Etats de New York et du New Jersey avaient instauré vendredi une mise en quarantaine obligatoire pour tous les voyageurs ayant eu des contacts avec des malades en Afrique de l'Ouest. L'Illinois (nord) a pris la même décision dimanche. Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé lundi à ne pas "stigmatiser" les personnels de santé de retour d'Afrique de l'Ouest, où ils luttent contre l'épidémie d'Ebola, après des mesures controversées de quarantaine obligatoire aux Etats-Unis. "Les personnels de santé de retour (d'Afrique de l'Ouest) sont des gens exceptionnels, qui donnent d'eux-mêmes pour venir en aide à l'humanité. Ils ne devraient pas être soumis à des restrictions qui n'ont pas de base scientifique", a lancé M. Ban, en visite à Addis Abeba.
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