En amont de la Journée internationale des droits des femmes et de l’ouverture des débats de bioéthique, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) réaffirme pour la cinquième année sa position en faveur de la conservation sociétale des ovocytes.
Autorisée par la loi de bioéthique de juillet 2011 pour raison médicale, sa pratique est devenue courante lorsque la fertilité est menacée par un traitement stérilisant (en cas de cancer notamment). « L’autoconservation d’ovocytes constitue un progrès médical car elle est, avec le don d’ovocytes, la seule méthode de traitement de l’infertilité réellement efficace à 40 ans et plus. Elle permet aux couples d’utiliser leur propre capital génétique, ce qui n’est pas le cas du don d’ovocytes qui souffre d’une réelle pénurie en France, nécessitant le recours, pour de nombreuses femmes, à des centres étrangers », assure la société savante. Elle s’insurge donc contre ce déni de droit fait aux femmes.
Elle avance aussi l’argument de l’inégalité de traitement hommes/femmes : « l’autoconservation de convenance est possible pour les hommes. Il n'y a pas de raison particulière pour que cela ne soit pas autorisé aux femmes ». Sans compter que la seule ressource pour les femmes aujourd’hui en France de conserver leurs ovocytes pour elles-mêmes serait d’accepter de donner les 5 premiers à une autre. « Un chantage éthiquement inacceptable » aux yeux des obstétriciens.
Plus récemment, l’Académie Nationale de Médecine s’est elle aussi prononcée dans ce sens.
L’autoconservation ovocytaire, à un moment où la femme est encore fertile, « permet à celles qui n’ont pas pu exaucer leur souhait de maternité de préserver leur fertilité ». Le CNGOF a pris position en faveur de l’autoconservation tout en fixant un âge limite (45 ans) pour la reprise des ovocytes.
Cette question sera, parmi d’autres tout aussi essentielles pour la santé et les droits des femmes, « au cœur » de l’audition prochaine des représentants du Collège par le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE).
Une prise de position qui ne manquera certainement pas de réconcilier Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, avec la profession des gynécologues-obstétriciens. Elle avait qualifié l’été dernier les pratiques d’épisiotomies de « violences obstétricales ».
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