L’ANSM et l’Anses s’inquiètent des intoxications liées à la consommation de produits à base de cannabidiol (CBD), qui sont significativement en hausse depuis début 2024 : plusieurs centaines d’évènements ont été signalées aux centres antipoison et de toxicovigilance (CAP-TV) ou aux centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A).
À ce titre, les agences sanitaires alertent sur la fiabilité du contenu des produits : pour 80 % d’entre eux, la composition et la teneur en CBD annoncées (notamment sur les étiquettes) ne correspondent pas à la réalité. En effet, la majorité de ces intoxications est causée par la présence de substances interdites (cannabinoïdes de synthèse) ou par des taux de THC supérieur à 0,3 %, à l’insu du consommateur. De tels produits étant classés comme stupéfiants, leur vente, leur achat et leur consommation sont en principe interdits. Dans leur communiqué, l’ANSM et l’Anses invitent à porter une « attention particulière aux produits étiquetés comme “puissants”, susceptibles d’être encore plus dangereux ».
Des symptômes variés parfois graves
Les deux agences sanitaires appellent à la vigilance sur les risques d’effets indésirables. Les symptômes sont nombreux, variés et parfois graves : fatigue, somnolence, nausées, maux de tête, anxiété, vertiges, vomissements, tachycardie, crise d’angoisse aiguë, état d’agitation accompagné d’hallucinations, perte de connaissance, idées ou comportements suicidaires, crise d’épilepsie, etc.
« Les effets peuvent se produire quelles que soient la durée, la fréquence ou la forme sous laquelle le produit a été consommé : fumé, vapoté ou ingéré », lit-on dans le communiqué. Les agences rappellent par ailleurs que même dans les produits respectant les normes, la présence de THC peut entraîner des interactions médicamenteuses mais aussi un risque de somnolence et léthargie. « Leur consommation est donc déconseillée pour les travailleurs exposés à des risques industriels, les conducteurs de machines et les usagers de la route », mettent-elles en garde.
Les professionnels de santé informés d’un cas d’effet indésirable doivent le déclarer sur le portail signalement.social-sante.gouv.fr. Ils peuvent aussi prendre conseil auprès du centre antipoison ou du CEIP-A de leur région. Si le patient possède encore le produit qui a causé l’intoxication, il est invité à le conserver pour une éventuelle analyse par le système d’identification national des toxiques et des substances de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives.
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