Suite au rapport peu flatteur de la Cour des Comptes concernant l’Ordre des Médecins, le Quotidien a publié un article concernant les griefs soulignés par cette institution d’État. Nombreux sont les internautes qui ont réagi de manière très négative suite à cet article.
Il ressort des récriminations des confrères plusieurs choses. Le montant de la cotisation est trop élevé compte tenu du « bénéfice » retiré (c’est la récrimination la plus souvent citée). L’inutilité des campagnes publicitaires coûteuses réalisées ces derniers temps. Le problème de guerre des clans, et de lutte de pouvoir au sein de certains conseils départementaux qui nuit à la fonction. Le manque de confrères jeunes au sein de cette institution, et les conflits d’intérêts des membres qui en tirent des bénéfices secondaires.
Les rapports entre les médecins et l’Ordre ont été, depuis des lustres, très orageux. Le problème du montant de la cotisation a toujours été un sujet très polémique. Il est certain que cette impression, souvent mal vécue par de nombreux confrères, a été relayée par une institution respectable (la Cour des Comptes, NDLR) ; élément qui ne fait que majorer un sentiment d’injustice vis-à-vis des frais de fonctionnement de l’Ordre.
Quelques dérives
Cependant, force est de constater que peu de conseillers touchent une rémunération. Au niveau départemental (j’y ai siégé), 90 % des conseillers sont des bénévoles qui n’ont que pour avantage (en ce qui nous concerne) que le plateau-repas fourni au décours de nos délibérations mensuelles (souvent de plus de 4 heures à partir de 20 heures).
Les frais, même si certaines dérives peuvent être dénoncées, sont le plus souvent en rapport avec des charges de plus en plus lourdes dans le fonctionnement (honoraires d’avocat, procédures de plus en plus rigoureuses et nécessitant plus de personnel pour les assurer…).
Un soutien des médecins
Il ne faut pas oublier que les conseillers départementaux ont un rôle majeur de défense et de soutien des médecins. Ils permettent d’aplanir les différends entre patients et médecins ; différends souvent dus à des problèmes de communication. Ils interviennent et aident les collègues en grande difficulté matérielle, mais sont aussi des sentinelles à l’écoute des médecins en grande détresse morale. Ils interviennent pour éviter l’installation de médecins n’ayant pas les diplômes requis, ou ceux qui se font passer pour des médecins.
De telles actions nécessitent beaucoup de temps et d’empathie vis-à-vis des confrères. Ce travail est indispensable car il assainit des situations difficiles et aide la totalité des médecins. Au décours de mon mandat ordinal, j’ai été souvent choqué par le comportement des patients très vindicatifs, mais aussi par la détresse morale de certains confrères que nous avons toujours épaulés.
Bien entendu, comme n’importe quelle institution, l’Ordre doit avoir un regard critique sur ses actions et doit être capable d’écarter les brebis galeuses.
Vouloir améliorer le système en le rendant plus performant est une bonne chose. Néanmoins, dire que l’Ordre n’a aucune utilité, et que ses membres vont manger à la soupe, cela n’est pas tout à fait juste.
Je finirai par cette citation qu’un grand nombre de conseillers observent : « Il n’existe pas de meilleur exercice pour le cœur que de se pencher pour aider quelqu’un à se relever » Holmes JA.
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