Les résultats à 10 ans de l’essai suisse SM-Boss montrent que le bypass gastrique avec anse de Roux-en-Y (RYGB) offre un pourcentage de perte de l'indice de masse corporelle excédentaire (%EBMIL) plus important qu’une gastrectomie longitudinale laparoscopique (sleeve ou SG) chez des patients en situation d’obésité. Ceux ayant eu une sleeve étaient plus prompts à développer un reflux gastro-œsophagien de novo et plus susceptibles de convertir leur sleeve en une autre procédure. Bien que les résultats à 5 ans de SM-Boss n'aient montré aucune différence entre la SG et le RYGB sur la perte de poids, avec ces données à 10 ans publiées dans Jama Surgery, les auteurs concluent à une perte du poids excédentaire plus importante avec la procédure de RYGB.
En France, la Haute Autorité de santé recommande la chirurgie bariatrique chez les patients ayant un IMC ≥ 40 kg/m2 ou un IMC ≥ 35 kg/m2 associé à au moins une comorbidité susceptible d’être améliorée après la chirurgie en seconde intention (après échec de d’un traitement bien conduit pendant 6-12 mois). L’anneau gastrique ajustable, la gastrectomie longitudinale, le bypass gastrique avec anse de Roux-en-Y et la dérivation biliopancréatique sont autorisés.
À 10 ans, un IMC moyen de 33,5 avec la sleeve contre 32 avec le bypass
L’analyse per-protocole de SM-Boss a inclus 142 patients sur les 217 initialement inclus ; l’IMC moyen était de 43,6 kg/m2. Les patients avaient été randomisés, soit pour bénéficier d’un bypass (n = 73), soit d’une sleeve (n = 69). À 10 ans, les auteurs retrouvent un %EBMIL moyen de 56,1 % dans le groupe sleeve et de 65,9 % dans le groupe bypass, avec un IMC moyen de 33,5 dans le groupe sleeve et de 32,0 dans l’autre. Cependant, sur le poids corporel en lui-même (en absolu), aucune différence significative n’a été constatée entre les deux groupes : une perte de 20 % ou plus de poids corporel était retrouvée chez 66,7 % du groupe sleeve et 72,6 % du groupe bypass.
Concernant les comorbidités de l’obésité (diabète de type 2, dyslipidémie, RGO, hypertension artérielle et apnée du sommeil), les améliorations sont équivalentes avec sleeve et bypass. Idem pour la qualité de vie, améliorée dans les deux groupes sans différence significative.
À propos des complications de la chirurgie en elle-même, les auteurs n’observent pas non plus de différence significative. En revanche, dans le groupe sleeve, les patients étaient plus nombreux (29,9 contre 5,5 %) à convertir leur procédure et, ce, majoritairement au profit d’un bypass (81,3 %) ou d’une dérivation biliopancréatique (15,6 %). Les raisons principales étaient une perte de poids insuffisante (28,1 %) et/ou l’apparition de novo d’un reflux gastro-œsophagien (RGO) (46,9 %). Enfin, les auteurs observent une mortalité toutes causes de 0,9 % dans le groupe sleeve et de 4,5 % dans le groupe bypass (dont un cas en lien avec la procédure).
Des résultats à 5 ans plus mitigés dans d’autres études
D’autres essais randomisés contrôlés comparant la sleeve au bypass ont retrouvé, à 5 ans, des résultats équivalents à ceux de SM-Boss, à savoir l’absence de différence significative entre les deux groupes sur la perte d’IMC en excès (essai SleeveBypass). Cependant, une étude américaine parue dans le Jama Surgery a montré un risque plus important d’hospitalisation après un bypass comparé à une sleeve.
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