L'homéopathie devrait continuer à être enseignée dans un grand nombre d'universités françaises. Au moins jusqu'aux résultats de l’évaluation de l’homéopathie par la Haute autorité de santé (HAS), espérés pour février 2019. Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) avait saisi la Conférence des Doyens de médecine pour réclamer la suspension de tous les diplômes d’homéopathie en France. Cette prise de position faisait suite à l'annonce en fin de semaine dernière de la suspension du DU d'homéopathie de la faculté de médecine de Lille pour l'année universitaire 2018-2019.
Jeudi, la Conférence des présidents d’université ainsi que celles des Doyens des facultés de médecine et de pharmacie ont opposé une fin de non-recevoir à la demande des anti « Fake Med », formulée dans leur tribune de mars dernier. Dans un communiqué commun, les trois conférences « affirment leur engagement pour analyser avec rigueur et ouverture d’esprit les actions de formation et de recherche consacrées aux médecines alternatives et intégratives, en particulier l’homéopathie. »
« Écoute et disponibilité »
Lundi, interrogé par le « Quotidien du Médecin », le Pr Jean Sibilia, président de la conférence des doyens de médecine avait averti : « Il ne faut pas confondre les procédures de traitements par les granules homéopathiques dont les preuves d'efficacité n'ont pas été démontrées et la prise en charge des patients par le médecin homéopathe que nous ne remettons pas en cause ».
Soulignant « le respect [qu’elles ont] pour les praticiens homéopathes et les pharmaciens dont la pratique le plus souvent associe une écoute et une disponibilité qui est très appréciée par les patients », les trois conférences s’en remettent à l'évaluation de la HAS. Nous soutenons une démarche d’évaluation objective. Celle menée par la Haute Autorité de Santé (…) doit légitimement déterminer la prise en charge ou non de ces traitements, ce qui relève de la responsabilité des autorités de santé », précisent-elles.
Création d'un observatoire des médecines alternatives
En attendant les conclusions de la HAS, les conférences appellent de leurs vœux une « démarche universitaire collective pour déterminer la place, en formation et en recherche, de ces médicaments et stratégies non conventionnelles dont certains ont un grand succès depuis quelques années ». « Cette démarche, sincère et critique, doit se faire selon une méthodologie rigoureuse et transparente », ajoutent-elles.
Les conférences s’engagent ainsi à contrôler les diplômes d’homéopathie et promettent la mise en place d’un « observatoire universitaire des médecines alternatives et intégratives » et le renforcement de « la réévaluation annuelle des diplômes universitaires et interuniversitaires consacrés à ces pratiques pour confirmer leur intérêt, au regard notamment des conclusions des travaux de la HAS ».
Enfin, elles incitent leurs enseignants à s’engager dans des actions de formation et de recherche dans ce domaine en respectant rigoureusement la charte d’éthique et de déontologie déployée dans leurs facultés et universités.
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