L’ Académie de médecine, dans un rapport daté du 23 juin 2015, se penche sur la greffe utérine, après la transplantation d’utérus qui a permis, en Suède, la naissance d’enfants vivants. Les académiciens (les Prs Roger Henrion et Jacques Milliez) abordent les aspects cliniques de la transplantation, insistant sur la complexité de l'acte chirurgical, le dilemme du choix entre donneuse en état de mort cérébrale ou décédée et donneuse vivante, et les indications chez la receveuse. Celles-ci sont : l’absence d’utérus, l’existence de malformations utérines ou la destruction fonctionnelle de l’utérus et l’existence d’avortements spontanés, de GEU ou de morts fœtales à répétition, et d’échecs répétés de FIV.
Les Prs Henrion et Milliez attirent ensuite l’attention sur le traitement immunosuppresseur avant et pendant la grossesse, les complications plus ou moins graves qui peuvent en émailler le cours et la surveillance particulièrement attentive qu'elles nécessitent, mais aussi les doutes sur l'opportunité de l'allaitement maternel, du fait du passage possible dans le lait de certains immunosuppresseurs comme le tacrolimus, l’azathioprine et les corticoïdes.
Ils s'interrogent en outre sur l'avenir de l'enfant à moyen et long terme, son développement psychomoteur et celui de son système immunitaire, du fait de l’emploi des immunosuppresseurs durant la grossesse. Les académiciens retracent enfin les nombreuses et délicates questions éthiques que pose la transplantation utérine, qu'il s'agisse des particularités de la greffe d'utérus, qui n'est pas vitale mais permet de donner la vie, du choix entre transplantation avec donneuse en état de mort cérébrale ou donneuse vivante (aucune grossesse avec donneuse en état de mort cérébrale n’a abouti), de la pénurie d'organes à greffer, des risques courus par la receveuse (du fait des stimulations hormonales, du traitement immunosupresseur), du devenir physique et psychologique de l'enfant, enfin du choix entre transplantation utérine et gestation pour autrui et de l'éventualité de dérives. Leur conclusion : la transplantation utérine est une chirurgie encore au stade expérimental et seuls l'avenir et le recueil exhaustif de toutes les données la concernant permettront de s'assurer de son bien fondé.
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