Des oreillers pour améliorer le sommeil, des toilettes pour analyser l'urine à la maison, des hologrammes pour aider les chirurgiens : de nombreuses nouveautés présentées mardi 3 janvier en avant-première du CES (Consumer electronics show), le grand salon de l'électronique de Las Vegas, sont destinées à prendre soin de nos corps.
Avec la pandémie, la santé sera de nouveau un thème majeur de l'événement, estime l'analyste tech Avi Greengart. « On devrait voir des gadgets santé vraiment intéressants qui surveillent ou améliorent notre bien-être », avance-t-il.
Analyse de l'urine à domicile
Plus besoin d'aller au laboratoire pour certaines analyses d'urine : l'entreprise française Withings a inventé un appareil qui se place sur la cuvette des toilettes, comme un bloc désodorisant, baptisé U-Scan. Un capteur thermique détecte l'urine et identifie de quel membre du foyer elle provient, pour éviter que les amis de passage ne soient aussi analysés.
Le liquide est ensuite passé au crible dans une cartouche contenant jusqu'à 100 tests et durant environ trois mois. Les résultats sont envoyés sur le téléphone et peuvent être partagés avec le médecin.
Withings a développé deux versions de son produit : l'une destinée à suivre le cycle hormonal des femmes, l'autre à la nutrition avec des informations sur le niveau d'hydratation, de PH ou de vitamine C. L'entreprise peut, selon les demandes, suggérer des changements d'alimentation. Une troisième version a aussi été conçue pour des projets de recherche, avec des personnes susceptibles de faire des calculs rénaux par exemple.
« Avoir ces données au quotidien va permettre à l'utilisateur ou l'utilisatrice, et au corps médical, de comprendre la santé de la personne, puisque ce ne sera pas des mesures qu'on va faire une fois tous les ans, ou tous les deux ans », remarque Mathieu Letombe, de Withings.
L'oreiller anti-ronflement
Pour les dormeurs qui, en ronflant, réveillent leur partenaire ou sont gênés par leurs propres bruits, la société sud-coréenne 10minds a conçu un oreiller gonflable lié à un capteur de son. « Quand vous commencez à ronfler, notre système va le détecter », explique Daehyun Kim, un représentant de la société, en précisant que la machine peut différencier les bruits d'un éventuel partenaire ou d'un chien.
Les quatre coussins gonflables à l'intérieur de l'oreiller vont alors se gonfler ou se dégonfler, presque sans bruit, « pour que votre tête tourne sur le côté ». Les voies respiratoires s'ouvrent, et les ronflements s'arrêtent.
La chaise de massage médical
Pour ceux qui se plaignent d'avoir mal au cou ou au dos, la société sud-coréenne Bodyfriend commercialise (pour 9 500 dollars, soit près de 9 000 euros !), une chaise de massage se concentrant sur l'arrière du cou, la tête étant retenue par un bandeau.
La machine diffuse aussi de la chaleur dans le dos et émet des ondes électromagnétiques pulsées censées atténuer les douleurs musculaires. Avec les pieds et les mollets également entourés, le corps est comme enveloppé par le fauteuil, qui s'incline. « Notre technologie aide à résoudre les problèmes créés par la technologie », remarque Changjoo Kim, responsable de la société en Amérique du Nord : passer du temps sur son téléphone et autres écrans peut créer des problèmes de dos.
De la réalité augmentée pour les chirurgiens
La société française Abys Medical veut, avec ses logiciels et son casque de réalité augmentée, aider les chirurgiens orthopédiques et de traumatologie à opérer. Avant l'acte, l'équipe médicale peut planifier l'intervention en rassemblant sur une plateforme toutes ses radios et autres images médicales et ainsi recréer en 3D le squelette du patient, comme un « jumeau numérique ».
Au bloc, le chirurgien peut à travers son casque accéder à tout moment à ces informations sous forme d'hologramme, y compris par exemple une représentation de la colonne vertébrale qu'il peut regarder sous plusieurs angles d'un simple mouvement des doigts. L'outil peut être particulièrement bénéfique aux chirurgiens les moins expérimentés, avance Arnaud Destainville, cofondateur de la société. Il peut aussi prouver que le soignant a correctement planifié l'intervention.
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