Sur les forums et les réseaux sociaux, l'annonce de l'élargissement de l'obligation vaccinale à 11 vaccins au lieu des 3 déjà obligatoire a déclenché débat entre anti et pro vaccins.
Pourtant l'activisme antivaccin semble moins violent et organisé sur le net que lors de l'opération de communication menée par l'InVS entre 2011 et 2012, lors de l'épidémie de rougeole. « La problématique n'est pas la même, explique David Heard, directeur de la communication de l'agence Santé Publique France, en 2011 le grand public se posait des questions techniques sur la gravité de l'infection et sur le calendrier vaccinal. Aujourd'hui, le débat d'idée semble assez bien équilibré par les internautes eux-mêmes. Les foyers de contestation de la vaccination sont moins nombreux et le discours n'est pas univoque : certains sont favorables aux vaccins mais pas à l'obligation, d'autres accusent les adjuvants… »
Une visibilité moindre
Par ailleurs, « la modération dans les forums de discussions et les réseaux sociaux a évolué depuis 2011 », ajoute Sandrine Randriamampianina, responsable du site vaccination Info Service.
La moindre visibilité des arguments contre la vaccination tient aussi à la mise en ligne d'outils de communications institutionnels comme le site vaccination-info-service en ligne depuis mars 2017. Ce site a accueilli 1,3 million de visiteurs uniques, pour 1,5 million de pages vues en 7 mois. Les visiteurs passent entre 4 et 5 minutes en moyenne sur le site. En 2011, l'agence avait assuré une présence sur les forums et les réseaux sociaux via des community manager. En 2017, la stratégie consiste plutôt à y mener des campagnes de communication pour amener le public vers le nouveau site d'information.
Il faut dire qu'engager la discussion directement avec les internautes est un art délicat, comme l'a expliqué lors de son audition pour la concertation citoyenne sur la vaccination, le community manager de Santé Publique France, Nicolas Faget : « Dans les conversations, on voit une grosse suspicion sur l’intervention d’une personne au non de l’institut. Que ce soit un laboratoire ou l’INPES, c’est pareil pour eux, c’est "Big Pharma" », explique-t-il.
Antivaccins et réseaux sociaux
Une simple recherche du mot-clé « vaccin » sur Twitter ou Facebook suffit à montrer l'omniprésence des témoignages et prises de position contre la vaccination obligatoire. Pour autant « il ne faut pas en avoir peur », a témoigné Nicolas Faget lors de la concertation, « Twitter ne fait pas nécessairement basculer des personnes dans la prise de décision », a-t-il estimé. Un avis que partage David Heard : « Les mouvements antivaccins, très présents sur Facebook, ont tendance à tourner en vase clos ».
En septembre, le vidéaste Aviscene lillois a par exemple réagi à la polémique avec une vidéo explicative et humoristique à destination du grand publique. Joint par « le Quotidien », il explique croiser 3 profils sur Internet : « Les partisans des vaccins, ceux qui y sont rigoureusement opposés, et la majorité silencieuse que l'actualité pousse à se poser des questions. »
Face aux réactions très polarisées à la suite de sa démarche, Aviscene en est venu à la conclusion qu’« Internet n'est pas un lieu propice au débat en ce qui concerne la vaccination. En fait je savais au mot près les réponses que les opposants aux vaccins allaient écrire dans les commentaires de ma vidéo », regrette-t-il.
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