Le débat sur l'homéopathie ne tarit pas, même à l'approche de l'été. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé mardi 9 juillet le déremboursement total des médicaments homéopathiques en 2021, à la suite de l'évaluation menée par la Haute autorité de santé (HAS), et dans la foulée, la faculté de médecine de Lille a annoncé l'abandon définitif de son diplôme universitaire (DU) d'homéopathie.
Mais quid de la formation de ceux qui délivrent les médicaments homéopathiques, les pharmaciens ? L'association nationale des étudiants en pharmacie (ANEPF) s'est penchée sur la question via un sondage, mené du 11 au 14 juillet dernier auprès de 3 361 d'entre eux (par mail et par le biais des réseaux sociaux).
Il en ressort qu'ils sont 72,7 % à estimer que l'homéopathie doit continuer à être enseignée. Parmi ceux-ci, 44,8 % pensent que cet apprentissage doit être obligatoire dans certaines spécialités (parcours officine) et facultatif partout ailleurs. Pour 38,4 % du même échantillon, il doit être facultatif dans tous les cas. Parmi leurs arguments, le fait qu'il y ait une demande forte des patients. « Le pharmacien doit être en mesure de répondre aux questions et de conseiller les patients. Le choix doit être laissé libre aux étudiants souhaitant approfondir le sujet », indiquent les sondés.
A contrario, 27,3 % des étudiants pensent que l'enseignement de l'homéopathie n'a pas sa place dans les facultés de pharmacie, notamment car cela « décrédibilise » la profession (la HAS ayant estimé que l'homéopathie n'avait aucune efficacité).
Obligatoire pour les officinaux
Se fiant à ces résultats, l'ANEPF estime que l’enseignement de l’homéopathie « doit être maintenu » mais sa place au sein des maquettes repensée « pour s’adapter à l’ensemble de l’offre de produits de santé qui s’apparente à l’homéopathie », indique la structure étudiante. En revanche, « la majorité des étudiants souhaitent une approche scientifique et critique de son utilisation, dans une formation obligatoire pour le parcours officine et éventuellement proposée pour les autres parcours », indique l'ANEPF.
Par ailleurs, le terme « homéopathie » et ses équivalents, ne devront plus être associés à la dénomination de diplômes universitaires, indique le syndicat de futurs pharmaciens, afin de maintenir la légitimité et l’image de ce type de diplôme.
« Le statut de remboursement d’un médicament ne doit pas prévaloir sur son enseignement dans les études. Il est néanmoins nécessaire de prendre en compte les données actuelles de la science pour dispenser un enseignement critique », conclut la structure.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation