Il n’est jamais bon pour un ministre de la Santé de voir son crédit auprès des médecins se réduire comme peau de chagrin. Même pas un an après sa nomination, Marisol Touraine en fait aujourd’hui l’expérience avec le monde libéral.
D’autres avant elle ont exploré des zones de désamour plus reculées – Philippe Douste-Blazy en installant le médecin traitant a côtoyé l’abîme et Roselyne Bachelot ne s’est jamais remise de la grippe A –, mais pour l’actuelle ministre, la pente est raide et la descente rapide.
Partie au printemps avec 52 % d’opinions favorables, elle n’en recueille plus à l’hiver que 34 %. Que s’est-il passé en trois saisons ? Que « paye » Marisol Touraine ? La guerre sans nuances déclarée aux dépassements d’honoraires ? Une gestion peu lisible de « l’affaire » des pilules – où elle est par ailleurs apparue aux prescripteurs comme une « donneuse de leçons » ? Ses plus récents projets de généralisation du tiers payant… ? Sans doute un peu de tout cela. Et aussi une posture qui, au fil des mois, ne se dément pas : la ministre n’est pas perçue – et elle prend bien garde de ne pas l’être – comme étant « du côté » des médecins de ville. Sauf que, entre « n’être pas avec » et « être contre », la marge, étroite, vient sans doute de s’effacer.
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