Lors de ses vœux à la presse, la ministre de la Santé ne s’est pas privée de piquer quelques banderilles dans le cuir de ses adversaires les plus tenaces en 2015 : les « faux modernes » (toujours prompts à critiquer les politiques sociales), les médecins libéraux ou encore les lobbies de l’industrie.
Soucieuse de placer sa mandature sous le signe de la modernité et de la réforme, Marisol Touraine a attaqué bille en tête tous ceux – à droite mais aussi sans doute dans son propre camp – qui veulent réduire les politiques sociales à « un pansement sur les plaies infligées par une mondialisation trop dure ou, dans le meilleur des cas, à de l’accompagnement ».
Farouches opposants à la loi de santé, les médecins libéraux n’ont pas été épargnés. Tandis que les syndicats se réjouissent de la censure partielle du tiers payant généralisé, la ministre les attend déjà au tournant des prochaines négos conventionnelles, avec une pointe d’ironie mordante. « Je suis certaine que ceux qui ne cessent de dénoncer une prétendue absence de modernisation [dans les réformes qu’elle porte, NDLR] trouveront là un espace idéal pour nous faire découvrir la force de leurs propositions rénovatrices », a-t-elle glissé.
Chaise vide
La « grande conférence de la santé » programmée le 11 février a été l’autre occasion de tacler encore une fois les médecins libéraux, qui accusent volontiers Ségur de faire la sourde oreille. La ministre s’est dite « réceptive » à leurs propositions… « Mais pour que je sois réceptive à des propositions, encore faut-il en faire ! Je reste sceptique sur la politique de la chaise vide », a-t-elle lancé à l’adresse des cinq syndicats seniors. Ces derniers boycottent la grande conférence de la santé au profit d’Assises de la médecine libérale qu’ils organiseront le même jour.
Revenant enfin sur le vote de la loi de santé au Parlement, Marisol Touraine s’est rappelée au bon souvenir des industriels, en évoquant « les pressions et les moyens d’une ampleur inouïe » déployés par ces derniers pour faire barrage au paquet neutre, qui sera bel et bien mis en place le 20 mai.
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