Joëlle Mélin, l'historique du RN

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Publié le 10/06/2022
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Crédit photo : DR

Conseillère municipale à Aubagne et députée européenne depuis 2014, la Dr Joëlle Mélin a un parcours politique bien rempli. À 72 ans, « l'experte santé » du Rassemblement national (RN) n'a pas hésité une seconde à mettre en jeu son mandat européen pour se présenter pour la 8e fois aux législatives dans les Bouches-du-Rhône. Plus précisément dans la 9e « circo » où elle revendique une « implantation locale » ancrée depuis des années. C'est à Aubagne qu'elle a fait ses études de médecine et travaillé en tant que spécialiste de rééducation et réadaptation fonctionnelle.

Celle qui se qualifie elle-même de « dinosaure » de la politique s'est engagée en 1993 au Front national. C'est l'affaire du sang contaminé qui a été le « déclencheur », aime-t-elle rappeler. En 1996, Jean-Marie Le Pen lui propose d'animer le pôle santé de son mouvement, se remémore-t-elle avec émotion. « Il voulait déjà que je l'aide à élaborer un programme complet de sauvetage de notre système de santé, car tout s'effondre », pointe la candidate du RN. C'est toujours ce combat qui l'anime aujourd'hui. 

Si elle est élue, sa priorité au Palais Bourbon sera donc de « mener la lutte pour empêcher la dislocation de notre système de santé ». « Connaissant les textes européens et la façon de penser de Macron, je ne fais absolument pas confiance au Président pour soutenir notre système de santé », lance-t-elle. Recrutement massif de soignants, nouveaux moyens : la représentante de l'extrême droite prône « une reprise en main totale sur le plan humain, technique et financier ». Critiquant aussi bien les études de médecine « chaotiques » que la gestion « opaque et calamiteuse » de la Sécurité sociale, elle juge qu'« il faut mettre de l'ordre partout ».

Disparition des médecins ?

Députée, elle défendrait toute proposition de loi visant à revaloriser les consultations surtout celles en médecine de ville. « Il faut assurer un rattrapage des rémunérations moyennes par rapport à d'autres professions à formations initiale et complémentaire égales », résume-t-elle. Opposée à toute coercition à l'installation, celle qui se décrit comme « friande des dossiers techniques » se montre « extrêmement réservée » sur les délégations de tâches. Tout juste valide-t-elle les protocoles de coopérations « mais pas trop ». « Quand je vois en Bretagne que ce sont les pharmaciens qui font les premiers diagnostics, c'est non ! On est en train de faire disparaître les médecins comme on l'a fait pour les agriculteurs ».

Face aux… 14 autres candidats de la circonscription, elle estime avoir « une authentique chance ». Dans ce département, les deux tiers des communes – dont Aubagne – ont placé Marine Le Pen en tête, lors du second tour de la présidentielle. 

L. T. 

Source : Le Quotidien du médecin