MUNICIPALES 2014 - Aubry favorite pour un troisième mandat

À Lille, deux médecins bataillent à distance

Publié le 13/03/2014
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Crédit photo : AFP

Les sondages la créditent de 60 % des intentions de vote au second tour, très loin devant le candidat UMP/UDI Jean-René Lecerf, qui culmine à 25 %.

Autant dire que Martine Aubry aborde ces élections avec sérénité. À 63 ans, l’ex-première secrétaire du PS brigue un troisième mandat à Lille, avec une liste moins ouverte qu’en 2008. Jacques Muttez, adjoint PRG au commerce a préféré faire cavalier seul. Quant au PC, il se désolidarise du PS pour la première fois depuis 30 ans.

Nulle défection en revanche du côté du centre : le Dr Jacques Richir, seul adjoint Modem de la majorité, se présente sur la liste Aubry. Le généraliste lillois, connu pour son engagement social, se réjouit du travail accompli aux côtés de la maire socialiste : « Ce fut un mandat fécond avec une transformation des quartiers de la ville, notamment Lille Sud, les Bois Blancs, Eurallille et Moulins, et une accélération de la construction de logements : 13 000 en six ans » Cette mue s’est toutefois accompagnée d’un endettement important. Autre point noir : le chômage. « La crise économique est passée par là et les créations n’ont pas compensé les disparitions », admet le Dr Richir.

Des cabinets ont fermé pour cause d’insécurité

L’emploi est l’un des angles d’attaque du principal challenger de « la dame des 35 heures », Jean-René Lecerf. Ce professeur de droit de 62 ans, sénateur, gaulliste représentant la droite modérée, conduit une liste d’union UMP/UDI sur laquelle figure le Dr Brigitte Mauroy, urologue de 58 ans, déjà présente en 2008 sur la liste de l’UMP Sébastien Huyghe. Nièce de Pierre Mauroy qui fut maire de Lille durant 28 ans, Brigitte Mauroy milite aujourd’hui sous l’étiquette UDI. Son regard est sévère sur le mandat de Martine Aubry. « La fracture sociale s’est aggravée. Lille est plus pauvre qu’il y a six ans, et il existe des zones de non-droit où même les médecins n’osent plus s’aventurer, de peur d’être agressés. Dans le quartier de la Porte d’Arras, plusieurs cabinets médicaux ont fermé, pour cause d’insécurité .»

À l’heure où 37 % des lillois considèrent la lutte contre l’insécurité comme la priorité, ce sujet est mis en avant dans la campagne UMP/UDI. Un doublement du nombre de policiers municipaux est promis, de même que le développement de la vidéosurveillance, option que Martine Aubry a toujours refusée. « Il faut assurer une présence accrue de la police de proximité », insiste Dr Brigitte Mauroy. Autre thème : la gériatrie. La candidate UDI s’inquiète du projet de regroupement en un lieu unique des résidents de l’EHPAD, dispersés dans la ville. « Il y a d’autres propositions à faire que de bâtir un gigantesque mouroir ! » s’insurge-t-elle.

La surprise du scrutin pourrait venir du Front national. Créditée de 14% d’intentions de vote au premier tour, la liste FN pourrait se maintenir et imposer une triangulaire, amenuisant encore davantage les chances de l’opposition.

De notre correspondante Florence Quille

Source : Le Quotidien du Médecin: 9309