Reconduite aux Affaires sociales et à la Santé (avec en prime les Droits des femmes), Marisol Touraine risque d’affronter dans les prochaines semaines une cohorte de mécontents, tant son avant-projet de loi santé, dévoilé juste avant les vacances, a soulevé des inquiétudes.
En médecine libérale, tous les principaux syndicats ont exprimé, à des degrés divers, leur hostilité à des pans entiers du projet de loi « Touraine », MG France se montrant le moins critique. Si le tiers payant généralisé en ville fait figure de repoussoir, plusieurs autres mesures pourraient braquer la profession comme l’autorisation du « testing » pour traquer les refus de soins, les nouvelles pratiques avancées pour les paramédicaux, la montée en puissance des agences régionales de santé (ARS) ou encore le futur « service territorial de la santé au public » pour flécher (administrer ?) les parcours de santé des Français. « Ce projet nous inquiète énormément, résume le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. Il consacre la mainmise de l’État sur le système de santé et d’assurance-maladie, avec le bras armé des ARS, à tous les niveaux - organisation, parcours, allocation des ressources... ».
Pas en reste, les cliniques, par la voix de la FHP, se sont insurgées cet été contre leur « exclusion de droit » du nouveau service public hospitalier (SPH) restauré dans la loi, qui supposera de respecter un bloc d’obligations dont l’interdiction de facturer des dépassements d’honoraires. La FHP dénonce déjà une croisade « anti-privé ».
À l’hôpital, les syndicats de PH ont eux aussi exprimé leur courroux sur plusieurs sujets (la gouvernance renforçant les pouvoirs des directeurs, la création de groupements hospitaliers de territoire à adhésion obligatoire...), certains d’entre eux n’excluant pas un mouvement social à la rentrée.
Après Montebourg...
Pour Emmanuel Macron, le nouveau ministre de l’Économie dont les deux parents sont médecins, c’est le dossier de la réforme des professions réglementées qui fait figure de cadeau empoisonné. La charge estivale de son prédécesseur, Arnaud Montebourg, contre les rentes de situation de certaines professions libérales (jusqu’à les rendre responsables du défaut de croissance et du pouvoir d’achat en berne) a laissé des traces, y compris dans le secteur de la santé. Pharmaciens, biologistes et d’autres libéraux sont en alerte pour préserver leurs acquis (monopole officinal, biologie médicale de proximité...)
Enfin, le budget de la Sécu 2015 (PLFSS) s’annonce comme un nouveau plat de résistance pour le monde de la santé. Il faudra commencer à traduire en actes le programme d’économies de Manuel Valls (10 milliards d’euros sur l’assurance-maladie d’ici à 2017) avec un objectif national de dépenses (ONDAM) historiquement bas.
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