« Le Quotidien du Médecin » et « le Figaro » se sont fait l’écho du coup de force de la mairie de Paris qui, par décision de fin janvier 2015, remettait en cause une circulaire de 1995, liant la Préfecture de Paris au Conseil de l’Ordre des médecins de la capitale et nous permettant, avec l’acquittement de la première fraction du ticket horodateur, de stationner sur les places progressivement payantes de la capitale.
Faut-il rappeler que cette circulaire avait été mise en place par le Préfet et l’Ordre après de très longues négociations, la mairie de Paris étant placée devant le fait accompli car juridiquement elle ne possède pas de pouvoir de police sauf sur les policiers municipaux. Les policiers nationaux dépendent du ministère de l’Intérieur puis du Préfet.
Ce coup de force inédit, opéré bien entendu sans concertation et que l’on a appris comme d’habitude par la bande, rentre en contradiction aiguë avec les vœux de notre ministre de la Santé qui veut diminuer les dépenses hospitalières en favorisant la médecine ambulatoire ; et dire que la ministre et le maire sont du même parti, nous n’en sommes plus à une incohérence ou à une cacophonie près. L’État nous montre l’exemple au plus haut niveau.
Quelques petites anecdotes pour pimenter l’exercice, et montrer l’incohérence du nouveau système qui n’a pas encore fait ses preuves contrairement à l’ancien :
- En consultation, récemment, deux infirmières avaient pris l’une 3 PV à 17 euros depuis le début de la semaine et l’autre 4. Sanction immédiate : les patients se déplaceront dorénavant au cabinet infirmier… montant de l’acte moyen 7 euros…
- Deux fois au cours de la consultation et en examen, il faut « planter » le patient sur la table d’examen pour aller à la boîte à sous de la mairie et éviter la « prune ». Quelle qualité de soins offre-t-on à nos patients…
On nous fait remarquer que peu de praticiens se déplacent à domicile, si l’on tient compte des chiffres de la Sécu, qui n’arrive même pas à faire un relevé d’activité, nous avons du souci à nous faire…
- Plus grave encore. Le zèle des contractuels varie selon les arrondissements. Il est plus élevé dans les quartiers riches que dans le 19ème ou le 20ème, et là encore l’inégalité devant la loi est criante. Bien entendu le Défenseur des droits va être saisi.
Ce projet réalisé dans la précipitation, sans concertation, montre bien, ainsi que le font les réponses très embarrassées de la mairie de Paris, qu’il n’a été fait que dans un but : « faire du fric » et tant pis pour les patients âgés, handicapés, ambulatoires, les patients à faibles revenus, etc.
Serait-il fou que Mesdames Touraine et Hidalgo puissent se réunir pour définir une position commune afin d'assurer la permanence des soins à Paris, sans marcher sur les plates-bandes du Préfet en dehors de tout contexte financier ?
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