Une collaboration internationale sous la direction de chercheurs de l'université Rutgers- Brunswick et avec le soutien des Instituts nationaux de la santé américains (NIH) a isolé à partir d'extraits du sol en Italie un nouvel antibiotique prometteur contre des bactéries résistantes.
Ce nouveau composé baptisé pseudouridimycine (PUM) inhibe une enzyme indispensable à la synthèse d'ARN bactérien, l'ARN polymérase, selon un mécanisme à la fois différent, spécifique et synergique de la rifampicine, sans réaction croisée.
Cet antibiotique est dix fois moins susceptible que la rifampicine d'entraîner des résistances spontanées, est-il expliqué dans l'article de « Cell ». Le PUM s'est avéré capable de tuer vingt espèces de bactéries in vitro, notamment des streptocoques et des staphylocoques. Il s'est révélé efficace contre la scarlatine chez la souris.
Le PUM est le premier analogue nucléosidique inhibiteur spécifique de la polymérase bactérienne, sans effet sur la polymérase humaine. Sa fonction d'analogue nucléosidique explique le faible taux de résistance du composé.
Un mécanisme qui neutralise l'antibiorésistance
Pour Richard Ebright, de l'Institut Waksman de microbiologie (Rutgers-Brunswick) et auteur senior : « Ce nouvel antibiotique interagit avec des résidus essentiels du site d'attache du nucléoside triphosphate (NTP) qui ne peuvent pas être altérés sans perte de l'activité de l'ARN polymérase et la viabilité bactérienne. Les altérations du site d'attache du NTP qui empêchent l'attache du nouvel antibiotique empêchent aussi l'activité de l'ARN polymérase, entraînant la mort de la bactérie, plutôt que la résistance. »
Les analogues nucléosidiques inhibiteurs sélectifs des polymérases virales ont transformé le traitement du VIH et du VHC, a souligné Stefano Donadio, directeur général de NAISCONS, une société italienne de biotechnologie ayant participé à l'étude. « Les analogues nucléosidiques inhibiteurs sélectifs de l'ARN polymérase bactérienne pourraient avoir un impact comparable sur le traitement des infections bactériennes », a-t-il ajouté.
Des essais cliniques pourraient débuter dans les trois ans à venir avec une mise sur le marché d'ici dix ans. Cette découverte souligne l'importance des produits naturels comme source de nouveaux antibiotiques, font valoir les scientifiques.
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