Un étudiant en troisième année de médecine a été condamné ce mardi 22 octobre à quinze mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny. Il avait organisé un trafic de sujets d’examens volés et revendu plusieurs milliers d’euros à des camarades avides de réussite.
Mickaël, 26 ans, avait reconnu avoir vendu à des étudiants de Paris XIII, il y a trois ans, des sujets des partiels de médecine, notamment de la redoutable première année, où près de neuf étudiants sur dix échouent.
Il a été condamné conformément aux réquisitions du procureur, qui avait souligné lors de l’audience que Mickaël « n’était plus étudiant en médecine, (mais) était devenu négociateur de sujets à communiquer à un marché considérable et avide ». Il ne fera pas appel. « Mon client a envie de passer à autre chose (...) C’est très dur pour lui », a dit son avocate Nadine Olszer à l’AFP.
Les acheteurs punis de 3 à 8 mois de prison avec sursis
Six autres anciens étudiants ont été condamnés à des peines allant de trois à huit mois de prison avec sursis pour avoir accepté ses propositions et/ou démarché d’autres jeunes pour partager le coût de l’investissement.
Chacun devra verser un euro de dommages et intérêts à la faculté de médecine, qui s’était portée partie civile.En échec et « sous pression » de ses parents qui voulaient qu’il devienne médecin, Mickaël avait raconté être d’abord passé à l’acte fortuitement. Il avait déjà trois premières années et deux deuxièmes années de médecine lorsqu’il s’est retrouvé un soir dans un bureau de l’administration de l’université à Bobigny où sont gardés les sujets, ouvert parce qu’une femme de ménage y travaillait.
Il obtient des résultats « excellents » aux partiels qui suivent : « Pour la première fois j’ai eu un appel de mon père pour me dire qu’il était fier de moi », avait-il relaté au tribunal. C’est au semestre suivant qu’il s’est lancé dans le trafic. Mickaël fait refaire les clés du bureau de la fac, il démarche ses clients sur Facebook, les appelle avec un appareil qui modifie la voix et menace même certains de changer leurs notes pour les faire échouer s’ils ne payaient pas, laissant entendre qu’il avait le bras long.
Jusqu’à 6 000 euros de gains
« Mon client, menacé à plusieurs reprises, a agi sous l’emprise d’une contrainte », a réagi Denis Bracka, avocat de l’un des prévenus, condamné mardi à 8 mois de prison avec sursis. « La sanction qui a été rendue est très sévère et même disproportionnée par rapport à son comportement dans cette affaire », a-t-il estimé, disant étudier la possibilité de faire appel.
A des clients potentiels, Mickaël annonce d’emblée un prix de 250 000 euros. Au final, le prix payé est bien plus bas : quelques transactions, dont la plus importante atteint tout de même à 6 000 euros, remises en partie en liquide sur un parking de McDo.
Pourquoi ce trafic ? « Je venais de me fiancer, j’étais toujours à la charge de mes parents, je culpabilisais de leur demander de l’argent », avait dit le jeune homme. Selon lui, son beau-père lui répétait : « J’attends pas un smicard pour ma fille, j’attends un chirurgien avec une Porsche et un appart à Neuilly. » Depuis les faits, la plupart des fraudeurs ont arrêté médecine, comme Mickaël, qui poursuit des études de « business ».
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