Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) dénonce l’« inertie » et les « renoncements » de la ministre de l’Enseignement supérieur, dans un courrier adressé à Geneviève Fioraso, qui entraînent selon lui la « paupérisation » de la filière universitaire de la discipline, « gravement en danger ».
Les enseignants reprochent à l’actuel gouvernement de ne pas respecter, tout comme son prédécesseur, une disposition de la loi HPST promulguée en juillet 2009 qui prévoyait la nomination annuelle de 20 professeurs, 30 maîtres de conférence et 50 chefs de clinique de médecine générale pendant 4 ans.
Cette interpellation intervient deux semaines après que le collège a regretté le sous-effectif chronique des généralistes enseignants dans les UFR.
« Le manque cruel de moyens est connu, la nécessité d’un rattrapage significatif est consensuelle », écrit le Pr Vincent Renard, président du CNGE.
Et les nommés... ne sont pas généralistes.
Selon l’enquête du collège, la médecine générale ne compte que 124 postes d’enseignants à temps plein à l’université pour encadrer 13 288 internes. La spécialité recense 29 professeurs et 8 maîtres de conférence titulaires, 61 professeurs associés et 114 maîtres de conférences associés (ces postes sont le plus souvent des mi-temps). « Le ratio enseignants temps plein/internes s’établit à 1/107 alors que le ratio souhaitable est de 1/20 », affirme le CNGE.
Seuls deux professeurs titulaires ont été nommés à la dernière rentrée universitaire par la voie de l’intégration pour 34 facultés et 3 jeunes ont accédé à la titularisation par la voie du concours, ajoute le Pr Renard, qui redoute une situation pire encore à la rentrée prochaine.
Le CNGE observe que « la médecine générale demeure la seule spécialité dont les nominations ne sont pas décidées par les titulaires de leur propre discipline » et réclame la création d’une sous-section autonome au sein du Conseil national des universités (CNU).
Par ailleurs, les chefs de clinique de médecine générale ne disposent toujours pas d’un statut alors qu’une concertation devait aboutir cette année. « Nous n’avons enregistré depuis l’année dernière aucune décision marquant un quelconque intérêt pour l’enseignement de la médecine générale », regrette le Pr Renard.
Très sévère, le président du CNGE souligne que pour la seconde année consécutive, Geneviève Fioraso n’a pas prévu de se rendre au congrès national du CNGE prévu en novembre.
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