Le rapport de la Cour des comptes sur les mutuelles étudiantes, qui sera rendu public en septembre, devrait semer le trouble lors de la rentrée des classes. Les sages dénoncent en effet la faiblesse de la productivité et des remboursements pour des coûts de gestion élevés. Quelque 1,7 million d’étudiants doivent obligatoirement adhérer à une mutuelle qui gère leur Sécurité sociale et, de manière facultative, leur couverture complémentaire. Ils ont le choix entre la mutuelle des étudiants (LMDE), nationale, ou l’une des 11 mutuelles de proximité du réseau emeVia.
Le Monde, qui s’est procuré une version préparatoire du document, relate les vives critiques des magistrats de la rue Cambon contre les mutuelles étudiantes. La première d’entre elles, la LMDE, qui couvre plus de la moitié des élèves, est tout particulièrement visée, accusée de s’illustrer par son « inefficacité » et sa « désorganisation ».
Insatisfaction
Selon Le Monde, La Cour des comptes a mené sa propre enquête de satisfaction. Au lieu du taux avancé de 88 % de satisfaits, c’est un petit 2,33 sur 5 que récolterait la LMDE, classée dernière des mutuelles.
Pourquoi ? Elle ne serait en mesure de répondre qu’à un appel téléphonique sur 14. En février 2013 (date où s’est terminé le contrôle de la Cour), plus de 200 000 courriers étaient en souffrance. Les retards de remboursement seraient trop courants et les délais d’édition des cartes Vitale trop longs. Selon la Cour, citée par le Monde, neuf mois après leur inscription, 10 % des étudiants n’avaient pas de carte Vitale.
La productivité de la LMDE laisserait à désirer, alors que ses frais de gestion ont augmenté de plus de 7 % depuis 2005. Enfin, la Cour des comptes dénonce certaines pratiques de la LMDE. Contrainte de s’adosser à la MGEN en février, elle réserverait un « traitement prioritaire » aux enfants qui s’affilient à LMDE et dont les parents sont adhérents de la MGEN.
Moins productive ?
La Cour des comptes n’épargne pas les autres mutuelles. « Elles paraissent significativement moins productives que les caisses primaires » cite Le Monde. Aucune n’atteindrait le même nombre de remboursements par adhérent que les CPAM et elles mettraient plus de 8 jours à personnaliser les cartes Vitale, contre 2,7 pour le régime général.
Les sages se prononcent pour la suppression du système d’assurance-maladie spécifique aux étudiants.
« Ce serait une erreur » explique au « Quotidien » Vanessa Favaro, présidente de la LMDE. « Cela ne créerait pas forcément des économies. En outre, les mutuelles étudiantes offrent une véritable proximité, assurent des missions de prévention, et sont un rouage de la démocratie sociale, avec l’élection du conseil d’administration par les étudiants », poursuit-elle.
En réponse aux accusations de la Cour, Vanessa Favaro insiste sur les progrès réalisés depuis 2012, année d’une réorganisation interne de la LMDE. « Nous sommes revenus à une situation quasi-normale : nous décrochons à un appel sur deux, nous traitons les mails sous 48 heures, tous les courriers sont ouverts au jour le jour, les délais de traitement des feuilles de soins sont de 5 jours quand elles sont électroniques, 8 à 12 jours pour le papier ».
La riposte de la LMDE
Quant à la productivité, Vanessa Favaro conteste les calculs de la Cour. « Elle a considéré que tous nos 640 salariés traitaient des feuilles de soins. Or une partie d’entre eux est dans les facs ou en charge d’autres missions », argumente-t-elle.
Elle reconnaît enfin la fragilité économique de la LMDE qui affiche 23 millions de pertes cumulées en 2011. « Nous sommes partis en 2000 de zéro euro, notre déficit cumulé s’est un peu aggravé avec l’augmentation des taxes, mais cela ne signifie en rien que nous sommes au bord de la faillite », s’exclame-t-elle. L’adossement de la LMDE à la MGEN avec des mutualisations à la clef devrait conduire à la diminution des frais de gestion, pronostique-t-elle.
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