L’Association des internes de médecine générale de Lille (AIMGL) déconseille aux étudiants qui ont passé en juin les épreuves classantes nationales (ECN) et qui souhaitent devenir généralistes de suivre leur internat dans leur faculté. Cette prise de position met une nouvelle fois en lumière les difficiles relations qu’entretiennent depuis plusieurs années les internes de médecine générale de cette faculté avec leur doyen.
Le Pr Didier Gosset n’est pas personnellement nommé par l’AIMGL mais l’association déplore la « dégradation des conditions de formation des internes de médecine générale ». Selon elle, « la discipline est régulièrement dénigrée par la faculté de Lille ». Conséquence : aucune nomination d’enseignant-chercheur ou de chef de clinique n’a été enregistrée cette année dans l’UFR du Nord.
Les internes regrettent également qu’aucune promotion de l’exercice en zone sous-dotée n’ait été réalisée dans leur faculté ou encore que la formation de leurs maîtres de stage se soit « dégradée ». « Ces difficultés ne peuvent que démotiver nos enseignants, déjà bien peu nombreux en regard du nombre d’internes », ajoute l’AIMGL.
Appel déraisonnable pour le doyen
Contacté par « le Quotidien », le doyen de la faculté de Lille dément toute discrimination envers la médecine générale. « La faculté de Lille voit les projecteurs braqués sur elle car elle est la plus grosse faculté de médecine de France et qu’elle rassemble de nombreux responsables syndicaux de médecine générale - les président et vice-président du SNEMG sont lillois », affirme le Pr Gosset.
Le doyen explique par ailleurs que Lille connaît un déficit historique en enseignants, toutes spécialités médicales confondues. Dans ce cadre, la médecine générale n’est pas la discipline la plus défavorisée puisque les quelque 850 internes de médecine générale (avec la centaine que compte Lille Catho) sont formés par un professeur titulaire, 3 professeurs associés et 4 maîtres de conférence auxquels s’ajoutent 8 « chargés d’enseignement ». Le doyen reconnaît un manque de chefs de clinique dans la discipline (un seul cette année) mais « il n’y a pas tellement de candidats » (trois pour l’an prochain). « Je ne peux pas, en l’état actuel de nos troupes, redistribuer des postes de chefs de clinique des spécialistes vers la médecine générale », explique Didier Gosset.
L’appel lancé aux étudiants par l’AIMGL à ne pas s’inscrire en médecine générale à Lille est jugé « dangereux et déraisonnable » par le doyen. « J’espère que les étudiants placés parmi les 2 000 premiers aux ECN feront médecine générale et s’inscriront à Lille où ils auront un cursus complet », conclut Didier Gosset.
Le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG ) relève que le ratio enseignants titulaires/enseignés est parmi les plus bas de France à Lille avec 1 enseignant titulaire pour 190 internes. « Lille est une des facultés les moins bien loties de France avec Marseille et Strasbourg et après la Guyane et la Réunion » , précise le Dr Matthieu Calafiore , président du SNEMG et chargé d’enseignement à Lille . Le syndicat rappelle toutefois que si la situation est « catastrophique » dans l’UFR du Nord, « elle n’est guère plus glorieuse dans les autres facultés de France » . « Partout, il manque cruellement d’enseignants de médecine générale et de chefs de clinique, poursuit le SNEMG . Partout, il existe des candidats ayant toutes les compétences nécessaires et les titres requis pour prétendre à une nomination. »
Les généralistes enseignants pointent la responsabilité du ministère de l’Enseignement supérieur qui a décidé de ne pas nommer la totalité des candidats à un poste de maître de conférence associé alors qu’ils avaient été reconnus aptes par le conseil national des universités (CNU ).
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