Les relations entre les enseignants de médecine générale et l’équipe décanale de la faculté de Lille sont au plus mal depuis plusieurs années. La situation s’est encore envenimée.
Il y a quelques semaines, l’association des internes de médecine générale de Lille (AIMGL) déconseillait aux candidats des dernières épreuves classantes nationales (ECN) de choisir leur spécialité dans l’UFR du Nord pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de formation. Une décision que regrettait le doyen de la faculté, le Pr Didier Gosset, en fonction depuis janvier 2010.
Orientations politiques et syndicales
Un nouveau pas vient d’être franchi dans le conflit larvé qui oppose les soutiens du doyen et les enseignants ces derniers jours.
Un courrier adressé aux PU-PH de la faculté par le Pr Emmanuel Delaporte, dermatologue au CHRU de Lille et directeur adjoint du département de médecine générale (DMG), a mis le feu aux poudres.
Ce courrier, dont « le Quotidien » a pris connaissance, évoque « d’importantes divergences de conception quant à la spécialité "médecine générale" et de son enseignement, notamment en ce qui concerne notre participation (des PU-PH, ndlr) ». Le "bras droit" du doyen évoque « un problème d’individus dont les orientations politiques et syndicales ne paraissent pas compatibles avec un enseignement de qualité ».
Le président du Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), chargé d’enseignement à Lille, est mis en cause. Selon le directeur adjoint du département de médecine générale, les médecins généralistes de terrain tout comme les étudiants ne se reconnaissent pas dans le DMG. « C’est la raison pour laquelle certains membres du DMG n’ont pas été et ne seront pas titularisés », assène le Pr Delaporte. Dans cette lettre, l’enseignant appelait ses collègues PU-PH à une réunion hier soir à 18 h à Lille pour « témoigner de leur solidarité et faire bloc derrière l’équipe décanale », le doyen ayant à ses yeux fait l’objet « d’attaques répétées depuis trois ans ».
Charge déplacée et malvenue
Ce courrier n’est pas resté sans suite. Le Pr Raymond Glantenet, directeur du département de médecine générale, dénonce dans une réponse à son directeur adjoint les « attaques d’une grande violence et d’une profonde inexactitude ».
« Le recrutement des enseignants s’est toujours fait uniquement en fonction de l’investissement personnel et de la qualité, sans que jamais les orientations personnelles, politiques, syndicales, religieuses ou philosophiques ne soient même questionnées », réplique-t-il, furieux que les orientations politiques et syndicales des enseignants aient pu être mises en cause.
Il affirme par ailleurs ne pas avoir connaissance d’une quelconque défiance des étudiants envers le DMG et s’étonne de la charge « déplacée et malvenue » contre le président du SNEMG.
Cet échange houleux illustre le point de non-retour auquel sont arrivés les généralistes enseignants lillois et la direction de leur UFR. Il pose également en filigrane la question de la procédure de nomination des enseignants. Le ministère de l’Enseignement supérieur ne pourra pas éternellement fermer les yeux sur le conflit lillois.
« Un tiers seulement des étudiants font le stage obligatoire de médecine générale »
Pierre Catoire , président de l’Union lilloise des étudiants en médecine ( ULEM ) estime que la situation de la médecine générale est « intenable » dans sa faculté. « Rien n’est fait pour encourager la médecine générale à Lille » , affirme-t-il. Illustration : « Seulement 33 % des externes font un stage de médecine générale alors que ce stage est obligatoire pendant le 2e cycle depuis 1997. On nous dit qu’il n’y a pas assez de maîtres de stage mais il n’y a surtout pas de volonté de les recruter. » Quant à la présentation de la spécialité en cours, elle ne fait l’objet que de « quelques séminaires, les samedis matin juste avant les examens » .
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