Petite révolution à la faculté de médecine de Lille : les tablettes tactiles ont fait leur entrée dans les salles d’examen. Début janvier, les partiels des 560 étudiants de quatrième année se sont déroulés sur tablette. Cardiologie, endocrinologie, nutrition, gynécologie, obstétrique… Toutes les épreuves ont fait appel à cette nouvelle technologie. Une première qui été préparée bien en amont par les responsables pédagogiques.
« C’est une décision de la conférence des doyens qui est à l’origine de ce projet, explique Didier Gosset, doyen de la faculté de médecine de Lille. Il est prévu de remplacer les modalités de l’ECN actuel par un ECN sur tablette à l’horizon 2016. Les examens sur papier limitent énormément l’étendue des épreuves. Actuellement, on propose dix dossiers de 100 points pour environ 8000 étudiants. Au sommet de la courbe, de nombreux candidats se trouvent ex aeco et jouent leur vie sur un classement peu satisfaisant. Grâce à l’informatique, nous allons augmenter le nombre de dossiers (en passant à 10 000 points) et tester les étudiants sur un échantillon beaucoup plus large. »
Les corrections s’en trouveront également facilitées. Actuellement, 200 professeurs sont réquisitionnés chaque année durant une semaine pour corriger les copies. L’informatique réduira énormément la tâche de correction.
Un investissement de 500 000 euros
Partant de là, la faculté lilloise a décidé de se lancer dès cette année dans l’aventure. Un sacré défi ! Il a fallu acquérir 56 tablettes et les relier par Wi Fi au serveur de la faculté, ce qui a nécessité de renforcer les bornes et le système Wi-Fi. L’investissement se monte à 500 000 euros, pour lesquels la faculté espère une participation du Conseil Régional.
Au plan pédagogique, l’utilisation des tablettes tactiles enrichit énormément les épreuves. Avec le papier, l’examen consiste souvent en un QCM ou des questions rédactionnelles, dont le choix reste limité. Avec l’informatique, l’étudiant donne la réponse à la première question, valide sa réponse. Après seulement se découvre la deuxième question qui peut apporter des éléments complémentaires à la précédente question.
« Mais l’immense avantage de cette technique concerne surtout l’iconographie, insiste Didier Gosset. Les enseignants peuvent ajouter des photos, des radios – pas seulement des clichés mais des vidéos. On peut également mettre du son, comme une auscultation cardiaque par exemple, ou des films. Tout cela enrichit le dossier et rapproche l’examen de la vraie vie, et de la consultation au lit du malade. »
Les étudiants rassurés
Les étudiants, eux, semblent conquis par le système. « Certains redoutaient un peu le changement, confie Maxence Gaillard, ancien président de la corpo. Mais l’examen blanc organisé en décembre les a rassurés. Nous sommes tous d’une génération high-tech et l’utilisation d’une tablette ne pose aucun problème. Au contraire, l’interface tactile fait gagner beaucoup de temps par rapport à la rédaction sur papier, et on est donc plus disponible pour réfléchir à la réponse. La qualité de l’iconographie est également très supérieure au papier. Habituellement, on disposait de tirages papiers de radiographies des organes. Là, nous avons pu voir défiler toutes les coupes d’un anévrisme aortique. Il aurait fallu un catalogue de 500 pages pour nous offrir les mêmes illustrations avec la version papier ! »
Pour cet étudiant, le seul inconvénient du système est qu’une fois validée, la réponse à une question ne peut plus être modifiée. On n’a pas droit à l’erreur...
Cette année, l’opération concernait uniquement les 560 étudiants de DCEM2 . Elle sera progressivement étendue aux DCEM 3 et 4 avant d’être appliquée à tous les étudiants de la faculté.
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