DURANT 21 JOURS, l’infirmerie de Roland Garros assure de 8h du matin à 22h - et souvent bien plus tard dans la nuit - le service médical pour les 600 à 700 joueurs et joueuses inscrits depuis les qualifications, les 2 000 personnes constituant le personnel du tournoi et les plus de 460 000 spectateurs attendus. Pour faire face, l’équipe médicale s’appuie sur 20 infirmières, 9 médecins consultants en traumatologie, 8 urgentistes, 9 échographistes, 2 radiologues IRM, 31 kinésithérapeutes et 2 podologues. « C’est comme un petit service d’urgence pour la population du tennis », résume le Dr Bernard Montalvan, directeur adjoint à la Fédération française de tennis (FFT) en charge du service médical et responsable du département médical de Roland Garros depuis une vingtaine d’années. « Pour chaque édition, on fait monter à Paris nos médecins responsables de pôles sport étude au sein de la fédération française de tennis », ajoute-t-il. « C’est un moyen de formation idéal car cela me permet de travailler avec eux ». Au niveau préparation, « Nous avons a organisé une formation le dimanche (avant le début des qualifications) où l’on a réuni toute l’équipe. Outre une formation sur les gestes d’urgence, nous avons réalisé une session sur les règles d’hygiène (lavage des mains, nettoyage des tables). C’est élémentaire car il s’agit d’une population où il y a beaucoup d’infection ORL, de gastro-entérites », résume-t-il. Rolland Garros dispose au total de 5 infirmeries. Trois pour le public et deux pour les joueurs (sous les Cours Philippe Chatrier et Suzanne Lenglen). Dirigée par le Dr Daniel Boulanger, une équipe médicale d’urgentistes est dédiée au public (2 513 actes pour l’édition 2011). Trente évacuations secondaires vers le service d’urgence rattaché de l’hôpital Ambroise Paré ont par ailleurs été comptabilisées l’année dernière. Une autre équipe médicale composée de traumatologues et généralistes prend spécifiquement en charge les sportifs. « Depuis 3 ans, nous observons une diminution du nombre de blessures chez les joueurs professionnels », constate le Dr Montalvan. « Les femmes sont plus blessées que les hommes, ce qui témoigne de l’engagement physique du tennis féminin », fait-il remarquer. Globalement, 40 % des consultations concernent la médecine générale et 60 % la traumatologie. En traumatologie du sport, la répartition des blessures est la même entre les hommes et les femmes (50 % pour les membres inférieurs, 28 % les membres supérieurs, 15 % le rachis et 7 % l’abdomen/thorax).
Deux plates-formes d’échographie.
L’infirmerie de Roland Garros dispose de deux plates-formes d’échographie qui rendent de grands services dans le cadre du bilan lésionnel et du suivi des blessures, souligne le Dr Montalvan. Le Dr Jean-Louis Brasseur dirige le secteur imagerie échographie, tandis que les Dr Laurence Bellaiche et David Pétrovert réalisent les IRM. En médecine générale, les pathologies digestives et les affections dermatologiques sont les plus fréquentes. « L’activité physique maintenue qui diminue les défenses immunitaires, les voyages avec le décalage horaire, le stress, la proximité des joueurs qui vivent toujours ensemble font que les virus et les germes se propagent rapidement », explique le Dr Montalvan. Contrairement à la majorité des compétitions de tennis des circuits ATP (hommes) et WTA (femmes), un tournoi du grand chelem (qui se déroule sur deux semaines) est l’occasion pour les joueurs et joueuses de « se poser » et faire le point sur une douleur qui traîne ou un problème médical. « Il nous arrive de dépister des pathologies lourdes comme une maladie de Hodgkin en 2 011 », évoque-t-il. Après 20 ans de Roland Garros, le Dr Montalvan n’est en rien blasé par ce rendez-vous. « Je suis toujours aussi ravi, énervé, excité. C’est un moment exceptionnel où l’on rencontre le monde entier en 15 jours, c’est très enrichissant », confie-t-il. Entre deux consultations, les médecins ont-ils l’occasion de parler un peu tennis avec les stars mondiales des cours ? « On est surtout là pour régler leurs problèmes et leur apporter l’aide médicale la plus juste. Les joueurs voyagent tout le temps et sont confrontés sans cesse à des médecins différents. Et la majorité d’entre eux arrive aussi très angoissée à l’infirmerie ». Interrogé sur ses favoris de l’édition 2012, le Dr Montalvan écarte la question d’un revers de circonstance : « Quand les Français font un bon tournoi, on est plutôt content ». On n’en saura pas plus.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation