Malgré une amélioration sensible, les conditions d'une bonne prise en charge préopératoire de la chirurgie de l'obésité ne sont pas toujours réunies en France, selon un rapport publié lundi 10 octobre par la Haute Autorité de santé (HAS). Cette prise en charge se compose d'un bilan médical et psychologique et d'une information du patient ; le choix de la procédure chirurgicale devant être le fruit d'une concertation entre plusieurs professionnels de santé.
« Depuis la création d'indicateurs il y a 3 ans, on constate que les résultats s'améliorent d'année en année et que les professionnels de santé s'en sont emparés pour améliorer leurs pratiques, constate la HAS. Toutefois, les étapes indispensables pour s'assurer de la pertinence et de la réussite d'une chirurgie ne sont pas systématiquement respectées pour chaque patient opéré. »
Le rapport porte sur 7 indicateurs : l'information préopératoire, réalisée dans 74 % des cas, l'endoscopie œsogastroduodénale (93 %), le bilan des principales comorbidités (73 %), une évaluation psychologique et psychiatrique (91 %), un bilan nutritionnel (82 %) la prise de décision collégiale (68 %) et la liaison avec le médecin traitant (62 %).
6 patients sur 10 correctement pris en charge
Les auteurs constatent que seulement 6 patients opérés sur 10 ont bénéficié à la fois d'un bilan de leurs comorbidités, d'un bilan endoscopique et d'une évaluation psychologique. De plus, seules les opérations de 4 patients sur 10 ont été décidées dans le cadre d'une concertation entre plusieurs professionnels et font l'objet d'une communication au médecin traitant. Ces résultats varient fortement entre les établissements de santé, les centres spécialisés de l'obésité (CSO) et leurs partenaires participants ont en moyenne des résultats supérieurs aux autres établissements.
Depuis 2013 et la mise en place d'indicateurs de qualité et sécurité de soins, la HAS et la Société française et francophone de chirurgie de l'obésité et des maladies métaboliques (SO.FF.CO.MM), la Fédération française de chirurgie viscérale et digestive (FCDV) et le Collectif national des associations d'obèses (CNAO) s'assurent des bonnes pratiques dans 172 établissements sur les 501 réalisant des actes de chirurgie bariatrique en France en 2015, ces 172 centres rassemblant plus de la moitié des actes réalisés à l'échelle nationale, qui ont doublé en France depuis 2010, et sont à 81 % réalisés chez des femmes.
Suite aux derniers résultats, la HAS et les acteurs professionnels et associatifs concernés s'associent pour étendre à tous les établissements de santé et dès 2017 l'analyse de la phase préopératoire. L'objectif est d'affiner la connaissance des pratiques sur tout le territoire et d'inciter tous les professionnels à s'évaluer et mettre en place des démarches d'amélioration conformes aux recommandations de bonnes pratiques.
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