À l'occasion de l'hommage national rendu à l'avocate et militante féministe Gisèle Halimi, ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, Emmanuel Macron s'est engagé à présenter un « projet de loi, dans les prochains mois », pour inscrire l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.
« Je veux aujourd’hui que la force du message [de Gisèle Halimi] nous aide à changer notre Constitution afin de graver la liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse, pour assurer solennellement que rien ne pourra entraver ou défaire ce qui sera ainsi irréversible », a déclaré Emmanuel Macron, lors de la cérémonie au Palais de Justice.
Un projet éclairé par les « avancées » parlementaires
L'annonce présidentielle intervient un mois après qu'une proposition de loi, issue de la députée LFI Mathilde Panot, a été adoptée en première lecture par le Sénat, dans des termes largement remaniés. De nombreuses voix, en particulier de gauche, réclament que l'inscription de l'IVG dans la Constitution passe par la voix d'un projet de loi, qui suppose son approbation aux trois cinquièmes des suffrages du Congrès, et non, un vote dans les mêmes termes par l'Assemblée et le Sénat, puis un référendum.
Emmanuel Macron est néanmoins resté prudent : « Les avancées issues des débats parlementaires, à l'initiative de l'Assemblée nationale puis éclairées par le Sénat, permettront, je le souhaite, d'inscrire dans notre texte fondamental cette liberté dans le cadre du projet de loi portant révision de notre Constitution qui sera préparé dans les prochains mois », a-t-il déclaré.
« Un pas décisif du président Emmanuel Macron vers une victoire historique des féministes pour les femmes ! », a immédiatement réagi Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes. « Les féministes du monde entier regardent la France », a encouragé Le Planning familial. Tout en saluant une avancée féministe, la sénatrice EELV Mélanie Vogel demande que soit inscrit dans la Constitution « le droit à l’IVG » et non « la liberté » d’y recourir (comme la dernière mouture du Sénat le mentionne), afin de rendre toute remise en cause du droit à l’avortement inconstitutionnelle. À front renversé, l'Alliance Vita, pro-life, dénonce « une dernière étape vers la banalisation » de l'IVG.
Décédée en juillet 2020, à l'âge de 93 ans, l'avocate Gisèle Halimi a joué un rôle majeur dans la légalisation de l'avortement et a été une figure de la lutte anti-colonialiste.
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