Pour la 8e édition de ses Assises qui auront lieu le 11 mars à Paris sur le thème « Environnement d'aujourd'hui, quelle santé pour demain ? Primum non nocere », le groupe FMTL a réalisé un sondage sur son site internet auprès de 214 médecins afin de savoir quel était leur niveau de connaissance sur cette problématique et comment ils l’intégraient à leur exercice avec les patients.
Parmi les répondants, on distingue une majorité de femmes (61 %) et de praticiens de plus de 55 ans (66,5 %). Les deux tiers d’entre eux exercent en milieu urbain et 45 % sont généralistes contre 37 % de spécialistes cliniques. Près de 95 % des médecins sondés estiment qu’ils ont un rôle important à jouer dans l’information des patients concernant les facteurs de risques environnementaux. La moitié d’entre eux affirme par ailleurs être interrogée par ses patients sur les conséquences médicales liées à l’environnement et aux produits chimiques. Les premiers cités sont les pesticides, suivis de près par les champs électromagnétiques induits par les téléphones portables, le wifi ou les lignes à haute tension. L’aluminium dans les déodorants semble également inquiéter les patients, de même que les parabènes et le bisphénol A. Les particules diesel n’arrivent qu’en sixième position.
Des connaissances lacunaires
Une courte majorité des médecins ayant répondu à ce questionnaire confesse ne rarement (35,8 %), voire ne jamais (15,1 %) prodiguer de conseil à des femmes enceintes sur les risques liés à la composition des produits qu’elles utilisent. Ils sont en revanche 57 % à le faire souvent, et même très souvent lorsqu’il s’agit de jeunes mères et des produits qu’elles utilisent pour leur enfant. La profession ou le lieu d’habitation du patient ne sont visiblement pas suffisamment pris en compte par les praticiens pour ajuster leur discours de prévention sur les facteurs de risque environnementaux : ils sont plus de 68 % à n’en s’inquiéter que rarement ou même jamais. Les médecins qui ont pris part à l’enquête sont relativement unanimes (95 %) pour considérer que les facteurs de risques environnementaux constituent un problème de santé important. Plus de 77 % d’entre eux sont d’ailleurs attentifs à la composition des cosmétiques qu’ils achètent et près de 73 % lisent les étiquettes des produits ménagers qu’ils utilisent. Une prise de conscience individuelle qui ne les empêche pas d’avouer des lacunes importantes qui les mettent dans l’embarras au moment où ils doivent répondre aux questions de leurs patients. Ils ne sont ainsi que 7,9 % à se considérer tout à fait informés et 33,6 % à ne l’être que partiellement.
Tout est bon pour s’informer
Seulement 3,2 % d'entre eux affirment avoir reçu une formation risque santé et environnement au cours de leur cursus. Une proportion extrêmement faible qui doit être relativisée par l’âge des praticiens qui ont répondu (un tiers a moins de 55 ans et 4,7 % moins de 40 ans). Parmi ceux qui estiment avoir été correctement formés, seuls 23,5 % l’ont été grâce à la formation initiale et la formation continue. Ils sont moins de 5 % à avoir passé un diplôme universitaire spécialisé sur ces questions. Quant à leurs sources d’information, elles sont à ce point hétérodoxes qu’elles sont presque également partagées entre les revues médicales et scientifiques et la presse grand public ou les médias audiovisuels. Seuls leurs confrères semblent ne pas leur être d’un grand secours sur cet aspect. Au final, ils sont une grande majorité à considérer internet comme le lieu le plus adapté au développement d’outils susceptibles de les aider sur ces questions (fiches consultables en ligne, sites web), même s'ils sont 45 % à faire également à confiance à la formation médicale continue.
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