LA VOIX EST DOUCE et on veut la croire. Dominique Orliac décrit la « chance » qui l’a accompagnée toute sa vie, les nombreuses fonctions qu’elle occupe « sans piquer la place de qui que ce soit ». À 60 ans, cette femme élégante a une vie bien remplie. Elle est ophtalmologue à Cahors (en secteur I), présidente du conseil départemental de l’Ordre du Lot, députée (Groupe radical, républicain, démocrate et progressiste) et vice-présidente du parti radical de gauche.
Le cocon familial semble avoir déterminé son engagement politique. « Mon grand-père était radical, il ne me serait pas venu à l’idée d’aller dans un autre parti ». La vocation médicale semble en revanche venir de sa belle-famille. Son beau-père était médecin et, comme elle le sera plus tard, président du conseil de l’Ordre du Lot.
Médecin, une histoire de famille.
En 1970, aussitôt son bac en poche, Dominique Orliac entame des études de médecine à Toulouse. « Mes parents étaient divorcés, explique-t-elle, j’ai appris à me débrouiller très tôt, avec la volonté de prendre mon destin en main ». En 1981, l’ophtalmo s’installe comme à Cahors, et donne naissance à sa première fille. Elle deviendra médecin comme sa mère. Deux autres enfants suivront : une autre fille, médecin elle aussi, et un garçon, pharmacien.
Commence alors son ascension politique. En 1995, elle est élue conseillère municipale de Cahors. Elle sera aussi conseillère générale, puis régionale. Mais c’est l’assemblée nationale qui l’intéresse, « pour l’action ». Elle accède au Palais-Bourbon pour la première fois en 2007, et est réélue en juin 2012. Opposée au cumul des mandats, Dominique Orliac n’est pas contre le cumul des fonctions. Car elle est devenue présidente de l’Ordre départemental du Lot (2000) et vice-présidente du PRG (2004).
Une telle activité suppose une organisation irréprochable. « J’ai la chance d’avoir un associé extraordinaire dans mon cabinet, confesse-t-elle, ce qui me permet d’exercer à la carte ». À Cahors, sa logistique est sans faille. Son cabinet, sa permanence parlementaire et le siège du conseil de l’Ordre se trouvent à moins de cent mètres de son domicile. Elle travaille beaucoup, « près de deux temps pleins », calcule-t-elle. Le mardi, le mercredi, et parfois le jeudi, elle est à l’Assemblée. Le reste du temps, Cahors l’accapare. Elle gère tout, mais l’assure : « J’aurais à choisir entre les deux, je serais médecin, pas femme politique ».
Le Dr Orlia est réputée pour sa liberté de parole dont elle en use sans parcimonie et sans craindre d’être dissonante dans son propre camp.
Liberté de ton.
Elle n’est ainsi pas tendre avec le président de l’Ordre national des médecins, le Dr Michel Legmann. « Il m’a un peu déçu quand il s’est prononcé pour la coercition en mai dernier. Ca a fait du foin, il a perdu des points dans l’estime de beaucoup ». On l’aura compris, Dominique Orliac croit à l’incitation. Elle juge « complètement ringarde et dépassée » la récente proposition de loi Vigier, visant à contraindre les jeunes médecins à aller exercer dans les zones sous-dotées, et défend étudiants dont « les conditions de vie sont déplorables durant l’internat ».
Le médecin de secteur I prend la défense du secteur II. Le plafond de dépassements prévu par l’avenant 8 lui semble « insuffisant ». Elle regrette que Marisol Touraine soit « polarisée par ces dépassements, alors que les abus ne concernent que 250 médecins, essentiellement hospitaliers ». A son sens, tous les ministres de la Santé sont à mettre dans le même panier : « Bachelot, Bertrand ou Touraine, tous ont promis d’abaisser les charges des médecins mais on ne voit pas arriver grand-chose ».
Le dernier budget de la Sécu ne trouve pas non plus grâce à ses yeux, bien qu’elle l’ait voté « par loyauté ». « C’est un PLFSS fait sans trop de préparation, on attend mieux en 2014 ». Dominique Orliac regarde déjà l’avenir. Elle va entamer une série d’auditions à l’Assemblée, en prévision du projet de loi sur la démographie médicale de Marisol Touraine annoncé au 1er semestre 2013. « Je me penche déjà sur le sujet pour avoir des propositions d’amendement dès qu’on aura le texte », glisse-t-elle en partant.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité