Emmanuel Macron, aux côtés d'Agnès Buzyn, ministre de la santé, et du secrétaire d'État à la protection de l'Enfance Adrien Taquet, a installé ce 19 septembre une commission scientifique chargée d'élaborer un parcours dédié à la petite enfance : une « offre 1 000 jours » qui doit être lancée en 2020.
Présidée par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik, réunissant des pédopsychiatres, pédiatres, neurologues, spécialistes de l'imagerie du cerveau, cette commission doit proposer aux parents un « parcours d'accompagnement » des parents, dès le 4e mois de grossesse et jusqu'au deuxième anniversaire de l'enfant environ, avec des services et conseils dans plusieurs domaines tels que la nutrition, la prévention contre les perturbateurs endocriniens, l'exposition aux écrans des enfants, l'impact de l'arrivée de l'enfant sur le couple, la naissance d'un bébé prématuré ou en situation de handicap, la place du père, le congé parental...
« Afin de lutter contre les inégalités de destin, nous voulons surinvestir cette période où beaucoup se joue », a déclaré le secrétaire d'État à la Protection de l'Enfance Adrien Taquet.
Après avoir écouté des professionnels de terrain, Français et étrangers, ainsi que des parents, le Président Emmanuel Macron a invité la commission à aller « le plus loin possible » dans ses travaux pour remettre de la bienveillance et de la confiance, au cœur de ces 1 000 jours. « Je ne sais pas s'il faut une réinvention complète, de la chirurgie lourde, de l'acupuncture massive, je vous laisse le choix du traitement... Je suis même près à ce qu'il y ait de l'homéopathie ! » a lancé en conclusion le Président, taquinant sa ministre de la santé.
Le gouvernement dit s'inspirer d'exemples étrangers, comme la Finlande, qui organise pour les nouveaux parents une quinzaine de rendez-vous, y compris des visites à domicile pour détecter les problèmes familiaux. Mais l'Organisation mondiale de la Santé a lancé depuis 2010 l'initiative « 1 000 premiers jours de la vie », reprise en France en 2012 par l'ONG SF-DOHaD (origines développementales de la santé), présidée par l'académicienne Claudine Junien. En 2016, « The Lancet » a par ailleurs publié une série d'articles, « Advancing Early Childhood Development: from Science to Scale », démontrant que les trois premières années de la vie sont déterminantes non seulement pour le développement de l’enfant mais aussi pour la santé globale de l’adulte qu’il deviendra.
Un plan de lutte contre les violences en novembre
Pour les moins de trois ans, le secrétaire d'État souhaite en outre réexaminer les modes de gardes disponibles ou encore revoir le fonctionnement des centres de Protection maternelle et infantile (PMI), en difficulté dans certains départements. Dès juin dernier, Adrien Taquet avait annoncé qu'une enveloppe financière supplémentaire serait votée dans le budget 2020 de la Sécu pour soutenir ces structures et augmenter les bilans de santé des enfants et les visites à domicile.
Un plan de lutte contre les violences faites aux enfants devrait aussi être annoncé en novembre, a précisé Adrien Taquet au « Généraliste ».
Le secrétaire d'État ira rencontrer des parents partout en France dès ce 20 septembre, où il commence son périple à l’hôpital parisien Antoine Béclère pour échanger autour de la grossesse et de l’accouchement.
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