RETRAITES, suites du rapport Couty, bilan des pôles, tarifs et PLFSS... La rentrée hospitalière s’annonce chaude sur plusieurs fronts. Le 10 septembre, la grève nationale sur le thème des retraites, de l’emploi et des salaires, constituera le premier test pour le gouvernement. La réforme des retraites pèse surtout sur les entreprises, mais les syndicats maintiennent la pression. Selon Marisol Touraine, un salarié sur cinq exerce un métier pénible. Le corps médical espère ne pas être oublié, et pose ses conditions. Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi demande par exemple un départ à 60 ans sans décote pour les praticiens ayant plus de 1 000 gardes ou astreintes déplacées à leur actif.
Un syndicaliste met en garde le gouvernement. « L’hôpital ressemble à une cocotte-minute. Il y a une frustration accumulée chez les médecins. La profession est visée par les impôts, la retraite. Il peut y avoir une explosion à tout moment ».
Le feuilleton de l’Hôtel-Dieu, à Paris, ne contribue pas à détendre les esprits, y compris en dehors de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). Certaines réactions sont aussi épidermiques que volatiles, un jour tournées contre le chef de service qui a sanctionné l’urgentiste luttant contre la fermeture de son service, le lendemain contre la ministre qui a différé cette fermeture.
À six mois des élections municipales, d’aucuns redoutent un gel de la politique hospitalière. Et une politisation des sujets médicaux. À Nantes, droite et gauche vont s’écharper à propos de la reconstruction du CHU. « L’hôpital ne doit pas être un enjeu électoral. De ce point de vue, l’Hôtel-Dieu est une erreur », déplore le Pr Guy Moulin, président de la Conférence des présidents de CME de CHU.
Alors que la CGT et SUD occupaient symboliquement une salle de l’Hôtel-Dieu ces jours-ci, la CME (Commission médicale d’établissement) du groupe Hôtel Dieu-Cochin a réclamé la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu au 4 novembre, comme prévu initialement. Au ministère, c’est silence radio.
Les pôles, un sujet de crispation.
D’autres dossiers s’empilent. Ainsi le décret censé élargir les missions des CME n’est-il pas encore paru. L’essai du rapport Couty peine à se transformer, des missions succèdent aux groupes de travail. « On nous balade de grand-messe en grand-messe au ministère, s’impatiente ce médecin chef de file syndical. On attend toujours une inflexion de la loi HPST, avec le rétablissement des services et plus de transparence dans les nominations médicales ».
Le bilan des pôles est un sujet de crispation. Les conférences hospitalières ont adressé un questionnaire détaillé à tous les hôpitaux. Y a-t-il un intéressement ? Un risque de balkanisation ? Quels sont les critères de performance ? Conclusions attendues début 2014. Les cinq intersyndicats de PH jugent le sujet essentiel pour la vie de l’hôpital. Mécontents d’être tenus à l’écart des travaux, ils refusent d’être auditionnés par les conférences.
L’hospitalisation privée aborde également cette rentrée dans l’inquiétude. Son activité recule en chirurgie, tandis que se profile une nouvelle baisse tarifaire. Cet été, à Trappes, Marisol Touraine a promis aux cliniques des emplois aidés et un assouplissement des normes. Depuis cette première visite au secteur privé, rien ne s’est passé au plan national. Localement, « on craint toujours que les ARS veuillent privilégier le public », déclare Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO, citant le cas de la clinique d’Aurillac (groupe Vitalia) dont la réanimation se trouve sur la sellette.
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