C’EST une première. Le 17 septembre, sous la houlette du LEEM (Les Entreprises du médicament), tout ce que le monde de la pharmacie hexagonale compte d’organisations professionnelles (LEEM, LIR, G5, GEMME, AFIPA) participera à une conférence de presse commune de rentrée. Seul thème abordé, le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2014, dont les derniers arbitrages devraient être rendus d’ici à la fin septembre...
Déjà échaudés par une loi de financement 2013 qui les a largement mis à contribution, fragilisés par les mauvais résultats du secteur et la montée en puissance des génériques, les industriels du médicament craignent que le prochain budget de la Sécu n’accentue encore la tendance en leur réclamant de nouveaux effort. Ce front commun vise à faire passer un message simple : « l’industrie du médicament est entrée en récession en 2012. Les mesures de régulation, supportables sur un marché en croissance, deviennent insupportables dans un marché en net recul ». Ainsi s’exprimait déjà Hervé Gisserot, président du LEEM en janvier 2013. En janvier 2014, il serait étonnant que son successeur tienne un discours plus optimiste.
Le LEEM change de tête.
Car outre la situation économique fragile du secteur, le monde du médicament doit faire face à une nouvelle donne. Hervé Gisserot, nommé à la tête du LEEM en janvier, a démissionné de son poste en juillet. Vice-président de GSK Europe, il a été nommé patron du laboratoire pour la Chine et Hongkong. De nouvelles fonctions incompatibles avec la présidence du syndicat patronal de l’industrie pharmaceutique. Son successeur sera élu le 13 décembre. Même si le président par intérim, Patrick Errard, connaît tous les rouages de l’organisation, le LEEM sera en période électorale pendant les discussions sur le PLFSS...
La période reste pourtant délicate. Quelle que soit la part de responsabilité des industriels, les affaires à répétition (pilules, Diane 35, Furosémide, ruptures de stock...) ont marqué les esprits, légitimant dans l’esprit du grand public l’idée que le secteur du médicament doit être strictement encadré.
Dans ce contexte, le conseil stratégique des industries de santé (CSIS), réuni le 5 juillet dernier, est apparu comme une lueur d’espoir. Associant les industriels et leurs ministères de tutelle sous l’égide du Premier ministre, ce CSIS a été couplé avec la signature d’un contrat de filière dans le cadre du comité stratégique de filière, mis en place en 2013. Le LEEM veut y voir le signe d’une « ambition commune État-industrie ».
Mais l’organisation patronale reste lucide et sait que le diable peut se nicher dans le détail d’un article du prochain PLFSS...
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